Fed : peu de conséquences pour les marchés

Par La rédaction | 15 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La Réserve fédérale des États-Unis a annoncé hier une hausse de 0,25 % de ses taux directeurs, rapporte l’agence Reuters. Une décision qui ne devrait pas affecter les marchés, selon Desjardins.

Cette hausse modeste, la première depuis un an, était largement anticipée par la quasi-totalité des analystes financiers, en particulier depuis l’élection-surprise de Donald Trump le mois dernier. Selon les observateurs, elle témoigne du rebond de l’économie américaine et des attentes de la banque centrale vis-à-vis de l’inflation, qui devrait se rapprocher de la cible de 2 % qu’elle privilégie.

« La Fed a donné des signaux très clairs » qu’elle allait relever les taux, a d’ailleurs déclaré il y a quelques jours à l’Agence France-Presse Robert Hughes, économiste à l’American Institute for Economic Research. Jusqu’à l’annonce d’hier, le taux interbancaire au jour le jour évoluait dans la fourchette de 0,25 % à 0,50 % depuis décembre 2015, après une période de sept ans à taux zéro destinée à contrer les effets de la crise financière de 2008 et à stimuler la reprise économique.

« PEU DE CONSÉQUENCES POUR LES MARCHÉS »

La Réserve fédérale a indiqué que des hausses additionnelles auraient sans doute lieu à une faible cadence, au fur et à mesure que l’économie du pays s’améliorera et que l’inflation approchera de la barre des 2 %. D’ici à 2019, le taux directeur pourrait ainsi s’établir autour de 3 %, un niveau que l’institution juge désormais « normal ».

« La porte avait été ouverte dès septembre, mais l’incertitude liée à l’élection présidentielle avait empêché la Fed de la franchir au début du mois dernier », explique Mathieu D’Anjou.

Interrogé par Conseiller, l’économiste principal de Desjardins estime que, « comme la hausse décidée hier avait été pleinement anticipée par les investisseurs, elle ne devrait avoir que peu de conséquences sur les marchés financiers ».

« La grande question est de savoir comment s’ajusteront les attentes des investisseurs pour la suite des choses », note-t-il, précisant que « les prévisions des dirigeants de la Fed laissent maintenant entrevoir des hausses supplémentaires de 0,75 % par an en 2017, 2018 et 2019, alors qu’auparavant, celles-ci ne laissaient entrevoir qu’une hausse de 0,50 % en 2017 et des augmentations de 0,75 % en 2018 et 2019 ».

QUE NOUS RÉSERVE 2017?

« Sur le coup, ce signal que les taux directeurs pourraient remonter un peu plus rapidement a favorisé le dollar américain et fait monter les taux obligataires tandis que les Bourses, elles, ont légèrement diminué », ajoute Mathieu D’Anjou.

Cela dit, il ne s’agit là que de prévisions et les véritables hausses de taux dépendront de l’évolution de la situation économique et financière, qui pourrait entre autres être influencée par les annonces de la future administration Trump, notamment en ce qui concerne les réductions d’impôt et les dépenses d’infrastructures annoncées durant sa campagne.

« Pour notre part, nous continuons de prévoir que les taux directeurs américains augmenteront de 0,50 % en 2017, répartis en deux hausses », affirme-t-il.

Mathieu D’Anjou estime par ailleurs que « si la Fed semble préoccupée par la remontée de l’inflation combinée à la baisse du taux de chômage et que les investisseurs commencent à anticiper davantage de hausses de taux, cela pourrait amplifier le mouvement haussier des taux obligataires et du dollar américain ».

Ce qui selon lui pourrait avoir un effet négatif sur les Bourses, « à moins que les anticipations de hausses plus rapides des taux ne reflètent de meilleures perspectives de croissance ».

LES MARCHÉS RÉAGISSENT FAVORABLEMENT

Les marchés ont bien réagi à l’annonce de la Fed, indique Reuters.

Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre, les rendements obligataires ont commencé à remonter et Wall Street a connu « une phase de hausse soutenue », l’indice Dow Jones gagnant plus de 8,5 % en cinq semaines, souligne l’agence de presse.

Celle-ci rappelle que, durant sa campagne, Donald Trump avait promis, entre autres, de procéder à des allègements fiscaux massifs ainsi qu’au lancement d’un vaste programme de dépenses d’infrastructures, autant d’éléments qui influenceront la politique monétaire américaine au cours des prochains mois.

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