Femmes : Banque Scotia passe à l’action

Par Sylvie Lemieux | 21 juin 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Portrait photo de Geneviève Brouillard.
Gracieuseté

Les femmes se font plus nombreuses qu’avant dans l’industrie de la finance, mais elles ont encore des places à prendre. Pour favoriser une présence encore plus forte des femmes dans le secteur, la Banque Scotia vient de lancer une nouvelle initiative.

Grâce à un don de 750 000 $ sur trois ans à la Fondation HEC Montréal, elle contribue à la mise en place des bourses « Secteur bancaire au féminin » qui visent à encourager plus de femmes à entreprendre des études dans le domaine. Ces bourses sont basées sur le mérite.

« On veut encourager des femmes prometteuses et talentueuses à compléter leur formation en finance, explique Geneviève Brouillard, première vice-présidente, Région Québec et Est de l’Ontario à la Banque Scotia. C’est important d’alimenter un bassin de candidates toujours plus grand, pas seulement pour la banque, mais pour toutes les institutions financières. »

Les femmes boudent encore les formations en finance. À HEC Montréal, pour l’année universitaire 2019-2020, elles étaient seulement 33 % parmi les finissants des différentes spécialisations en finance. Pourtant, dans la dernière décennie, le taux de diplomation des femmes est plus élevé que celui des hommes dans l’ensemble des formations offertes par l’école.

SOUS-REPRÉSENTATION FÉMININE

Au sein des institutions financières, les femmes demeurent sous-représentées dans les postes décisionnels et les conseils d’administration. Selon une étude de l’Association des banquiers canadiens (ABC), 37,9 % des postes de cadres supérieurs sont occupés par des femmes et celles-ci représentent, en moyenne, 39 % des membres des conseils d’administration. Pourtant, selon les données de cette même étude, la main‑d’œuvre féminine constitue 56,5 % (soit 125 335) de l’effectif des six plus grandes banques du Canada (excluant leurs filiales).

La Banque Scotia fait un peu mieux que la moyenne nationale. « En 2020, 40 % des nominations dans les postes de haute direction concernaient des femmes », se targue Geneviève Brouillard.

« Il y a une progression, ajoute-t-elle. À l’époque où j’ai commencé ma carrière il y a 30 ans, il n’y avait pas de femmes dans les postes de direction. Au fil des années, on a vu une évolution. Des femmes se sont démarquées. Je pense à des Christine Marchildon [Banque TD] ou Micheline Martin [RBC] qui ont ouvert la voie. D’autres femmes ont suivi comme Kim Thomassin qui est dans la haute direction de la Caisse de dépôt et placements ou France Margaret Bélanger avec le Canadien de Montréal. Elles sont devenues des modèles inspirants. »

Il y a quelques années, la Banque Scotia s’est donné comme objectif d’augmenter la représentation féminine au sein de ses effectifs. « On a commencé par se donner des mesures pour atteindre un pourcentage croissant de femmes dans les différentes fonctions, explique Geneviève Brouillard. Aujourd’hui, on s’attaque aux biais inconscients dans nos activités de recrutement. Au sein de l’équipe de sélection, on s’assure qu’il y a une diversité de façon à ce que ces préjugés n’influencent pas les décisions. »

UNE BOURSIÈRE MOTIVÉE

Elisabeth Viau est une des cinq premières boursières du programme Secteur bancaire au féminin. Étudiante au baccalauréat en administration des affaires, concentration finance, elle compte ensuite poursuivre ses études à la maîtrise en intelligence d’affaires.

Elle se destinait à une carrière en marketing, mais a changé d’option après avoir suivi des cours en finance. « J’ai réalisé que le monde financier apportait de plus grands défis encore, dit-elle. Comme je carbure aux défis, j’ai décidé de poursuivre dans cette voie. » C’est aussi un domaine où elle pourra mettre à profit son côté créatif et son ambition entrepreneuriale. Elle aimerait d’abord faire ses armes dans le secteur bancaire, en service-conseil, pour peut-être un jour lancer une fintech.

« Le monde de la finance offre une multitude de défis et de possibilités de carrière, souligne Geneviève Brouillard. Si j’y suis encore après 30 ans, c’est que je n’en ai toujours pas fait le tour. Au sein d’une banque, on peut changer plusieurs fois de parcours pour se bâtir une carrière. » Pour les jeunes générations qui aiment changer souvent d’emploi, c’est un plus.

En plus du programme de bourse, le don de la Banque Scotia permettra de financer une compétition internationale destinée à l’éducation de l’entrepreneuriat. HEC Montréal est une des universités participantes de cet événement qui vise à sensibiliser les étudiants aux impacts sociaux des activités commerciales d’une entreprise. Sur l’enveloppe de 750 000 $, une somme de 600 000 $ est accordée à cette compétition, le reste étant destiné au programme de bourses.

« L’entrepreneuriat social, ça touche l’avenir de tous et plus précisément des femmes. Cela fait partie des valeurs fortes de la banque », conclut Mme Brouillard.

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.