France : comment économiser de l’argent… avec les ronds-points

Par La rédaction | 28 avril 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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roundabout signal with blue sky

À l’heure où le gouvernement français cherche désespérément des moyens d’économiser 50 milliards d’euros (76 milliards de dollars), il serait peut-être bien avisé d’aller voir du côté des quelque 30 000 ronds-points que compte l’Hexagone.

Le site Web français Rue89 cite en effet un extrait du dernier livre de Mathieu Pigasse, directeur général de la banque Lazard France et coactionnaire, entre autres, du journal Le Monde.

Intitulé Éloge de l’anormalité, cet ouvrage critique sévèrement l’équipe au pouvoir en France. Et il fournit quelques exemples flagrants de dysfonctionnements au pays de Descartes. Dont celui des fameux ronds-points, une spécialité typiquement française :

« Six milliards d’euros engloutis chaque année dans les ronds-points, dont près de deux sont consacrés à la seule décoration de ces magnifiques ouvrages publics  : corbeilles en rotin remplies de coquillages, vaches en plastique paissant sagement sur de faux prés, sculptures abstraites, fusées, cerfs royaux en majesté, oiseaux géants prenant leur envol… »

« Une affaire de pots-de-vin »

Si ce chiffre exorbitant est difficile à vérifier, reconnaît Rue89, il met néanmoins le doigt sur une réalité : les ronds-points coûtent cher aux contribuables français.

En 2013, le quotidien Le Parisien avait déjà étudié le problème, précisant qu’environ 500 nouveaux ronds-points sont édifiés chaque année en France. Coût de construction estimé : entre 200 000 et un million d’euros (de 300 000 à 1,5 million de dollars) l’unité, « selon la complexité de l’ouvrage et le prix des parcelles à acheter ».

Ainsi, la seule décoration d’un rond-point végétalisé coûte environ 10 000 € (15 000 $), note le journal, mais la facture peut grimper jusqu’à 75 000 € (114 000 $), voire davantage.

Selon l’économiste François Vallet, certaines de ces constructions coûteraient même jusqu’à 15 millions d’euros pièce.

Les choses sont très simples, explique-t-il à Rue89 : « Dans beaucoup de communes, cela relève d’affaires de pots-de-vin. Les politiques locaux surfacturent des ronds-points à des entrepreneurs amis, et chacun se partage ensuite les gains. »

Les contribuables québécois, spécialement montréalais, apprécieront…

La rédaction