Fraude : cinq menaces qui guettent les aînés

Par Ronald McKenzie | 15 juin 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Relaxed senior couple sitting with their investment agent

Juin étant le mois des aînés, de nombreux organismes en profitent pour rappeler que les personnes âgées sont des cibles faciles pour les fraudeurs et les malveillants.

L’Ombudsman des services bancaires et d’investissement (OSBI) estime que de 55 % à 60 % des plaintes qui lui formulées proviennent de personnes âgées de 60 ans et plus. « En général, les aînés ont davantage tendance à faire confiance aux autres et, malheureusement, ils se retrouvent parfois aux prises avec des problèmes financiers par la suite », explique l’OSBI.

L’organisme fédéral note cinq principaux problèmes auxquels sont confrontées les personnes âgées.

1. La délégation du contrôle des affaires financières Bien souvent, les aînés laissent leur conjoint ou leur partenaire gérer seul les finances du ménage. Or, si cette personne décède ou que la relation prend fin, des problèmes qui n’étaient jusqu’alors pas apparents peuvent faire surface. Parfois, un aîné peut se retrouver responsable d’une dette dont il n’était même pas au courant. Il peut également arriver que des contrats aient été signés ou que des transactions aient été faites au nom du couple, mais qu’un seul des deux conjoints n’en connaisse les dispositions.

2. Les documents financiers manquants De nombreuses plaintes sont déposées lorsqu’un aîné se souvient vaguement d’avoir acquis, il y a souvent très longtemps, des placements comme des CPG ou des obligations, ou qu’il n’en trouve plus la trace. Si son institution financière ne peut dire ce que ces placements sont devenus, les choses peuvent se compliquer sérieusement.

3. L’arnaque de grands-­parents C’est un drame malheureusement courant. Scénario typique : un aîné reçoit un appel téléphonique d’une personne affirmant être un de ses petits-­enfants. Le fraudeur affirme qu’il a des démêlés avec la justice ou qu’il a été victime d’un accident, et qu’il a besoin que de l’argent lui soit envoyé de toute urgence par télévirement. « Comme le fraudeur demande à l’aîné de ne pas parler de sa situation à d’autres membres de la famille, ce n’est qu’après que l’argent a été envoyé que la fraude est découverte », déplore l’OSBI.

4. Des procurations floues Il arrive que des institutions financières refusent d’appliquer les instructions inscrites dans une procuration parce que celle-ci est mal rédigée. « Veillez à ce que tout formulaire de procuration énonce clairement les intentions de la personne qui l’accorde de même que les pouvoirs précis qui sont accordés. Sachez que le détenteur d’une procuration ne doit agir que dans l’intérêt de la personne qui lui a donné la procuration », conseille l’OSBI.

5. Les placements inappropriés Voilà une situation qui génère beaucoup de plaintes à l’OSBI. Exemple : un conseiller recommande à un aîné des placements qui n’étaient pas appropriés à leur situation financière et personnelle, à leur horizon de placement, à leurs objectifs de placement ou à leur tolérance au risque. Pour les aînés, qui ne disposent que de peu de temps pour récupérer les pertes subies, les répercussions sont d’autant plus importantes.

« Même si, en général, les investisseurs devraient pouvoir se fier aux recommandations faites par leur conseiller ou leur firme de placement, il leur incombe tout de même de prendre les mesures nécessaires pour limiter leurs pertes une fois qu’ils ont constaté (ou auraient dû constater) la présence d’un problème », note l’OSBI.

Afin de se prémunir contre les fraudes et l’exploitation financière, les aînés doivent faire preuve de vigilance et apprendre à dire non. Voici quelques conseils pratiques de l’Autorité des marchés financiers (AMF) :

– Assurez-­vous que votre conseiller connaît votre situation financière. Avant de signer quoi que ce soit, vérifiez que la personne qui vous offre un placement est inscrite à l’AMF. Consultez le registre en ligne en cliquant ici.

– Demandez une brochure détaillée sur l’investissement offert, qui fixe toute l’information par écrit.

– Posez des questions sur le produit financier. Au besoin, demandez conseil à un autre professionnel.

– Ne remettez jamais d’argent comptant à la personne qui offre le placement, ni de chèque libellé à son nom. Ne donnez aucun renseignement personnel permettant d’accéder à votre compte à la caisse populaire ou à la banque, comme un numéro d’identification personnel (NIP) ou d’assurance sociale (NAS).

– Méfiez-vous de l’information « confidentielle » promettant un coup d’argent. Elle s’avère souvent fausse et coûteuse.

– Redoublez de prudence si on vous demande de garder le secret au sujet d’un investissement.

Enfin, il est important de garder ses dossiers à jour, de les ranger en lieu sûr et d’informer d’autres personnes de l’endroit où ils se trouvent.

Ronald McKenzie