Gare à une éventuelle hausse des taux d’intérêt, avertit BMO

Par La rédaction | 8 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Près d’un Canadien sur six ne serait pas capable d’absorber une augmentation mensuelle de 500 dollars de ses paiements hypothécaires, conclut une étude de la Banque de Montréal publiée mardi.

Élaborée à partir d’un sondage en ligne effectué par ValidateIt au mois de juin auprès de 1 014 adultes d’un océan à l’autre, cette enquête montre que 16 % d’entre eux ne pourraient supporter un tel fardeau financier supplémentaire, tandis que plus d’un quart (27 %) seraient contraints de revoir leur budget.

Une autre tranche de 26 % affirme qu’elle serait inquiète dans un tel cas de figure, mais qu’elle pourrait se débrouiller pour y faire face.

SI LES TAUX PASSAIENT DE 2,75 % À 5,75 %…

Selon BMO, une augmentation de 500 dollars par mois serait générée dans un scénario où les taux d’intérêt progressaient de trois points de pourcentage, passant de 2,75 % à 5,75 %, sur un prêt hypothécaire de 300 000 dollars étalé sur 25 ans.

Étant donné que les taux d’intérêt devraient grimper dans un avenir prévisible, la banque estime que le moment serait bien choisi pour préparer un plan détaillé de gestion de la dette, rapporte La Presse canadienne.

Le mois dernier, Statistique Canada a indiqué que le niveau d’endettement, soit le ratio de la dette des ménages au revenu disponible, avait atteint 164,6 % au deuxième trimestre, alors qu’il était de 163 % au trimestre précédent.

Autrement dit, chaque Canadien doit près de 1,65 dollar sur le marché du crédit (crédit à la consommation, prêts hypothécaires et prêts non hypothécaires inclus) pour chaque dollar de revenu dont il dispose.

LA FAUTE AU PRIX DE L’IMMOBILIER?

D’après l’Institut Info-Patrimoine BMO, près de la moitié des personnes interrogées (47 %) croient que le niveau élevé d’endettement au pays a été influencé par l’augmentation des prix dans l’immobilier, tandis que 40 % des répondants l’attribuent plutôt à la faiblesse des taux.

Les taux d’intérêt, incluant les taux hypothécaires, se situent depuis quelque temps près de creux historiques, rappelle La Presse canadienne. La Banque du Canada a réduit son taux directeur à deux reprises depuis le début de l’année pour tenter de stimuler l’économie, minée par une forte chute des prix des matières premières.

Dans ce contexte, BMO estime que le moment est bien choisi, lorsque les taux d’intérêt sont faibles, pour effectuer des remboursements importants sur le capital d’un prêt hypothécaire. Une enquête qu’elle a récemment menée montre que 35 % des sondés ont dit qu’ils envisageaient d’effectuer de tels paiements.

ACCUMULATION DE PATRIMOINE

« Toutefois, les statistiques montrent que les ratios du service de la dette n’ont pas beaucoup changé depuis le début des années 1990, alors que les taux d’intérêt étaient bien plus élevés », observe l’institution financière.

« Il semble que beaucoup de Canadiens ont profité des faibles taux d’intérêt pour obtenir des prêts plus importants en vue de l’achat de maisons plus chères, au lieu d’accélérer le remboursement de leurs dettes », conclut-elle.

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