Héritage : les Canadiens fortunés n’ont pas de plan

Par La rédaction | 31 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que 400 milliards de dollars changeront de mains en une seule génération, seule une minorité des Canadiens les plus fortunés ont pris des dispositions pour transmettre leurs actifs après leur décès, selon une étude publiée mardi par RBC Gestion de patrimoine.

La plupart des mieux nantis sont « terriblement mal préparés à transférer leur patrimoine », puisque moins d’un sur quatre (22 %) s’est doté d’un plan complet, indique ce document, rédigé conjointement avec la firme Scorpio Partnership.

UN PREMIER HÉRITAGE À 29 ANS

« Nos recherches démontrent que l’âge moyen pour toucher un premier héritage est 29 ans. Les Canadiens doivent donc agir dès aujourd’hui s’ils veulent que leur héritage profite aux générations de demain. Il faut que la prochaine génération soit formée et prête à prendre ses propres décisions financières avant de toucher un héritage », commente Tony Maiorino, chef du Services de gestion de patrimoine à RBC.

Pour effectuer l’étude, l’institution financière a communiqué au cours de l’été dernier avec 3 105 particuliers fortunés dans trois pays anglo-saxons : le Canada (1 054 personnes interrogées), le Royaume-Uni et les États-Unis. Dans l’ensemble, la valeur nette moyenne de leurs actifs individuels s’établissait à 4,5 millions de dollars américains, tandis qu’au Canada, cette moyenne était de 3,8 millions de dollars canadiens.

Après avoir interrogé ces riches particuliers, parmi lesquels se trouvaient des hommes et des femmes, des professionnels, des retraités et des propriétaires d’entreprise ainsi que des personnes qui ont reçu un legs, RBC dresse plusieurs constats.

« LOURD FARDEAU POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES »

Elle relève d’abord que cette clientèle manque de confiance quant à la protection de son patrimoine, puisque près de 60 % des personnes interrogées affirment douter que leurs enfants protégeront adéquatement leur patrimoine et le feront fructifier. Pourtant, environ 70 % d’entre elles indiquent les avoir désignés comme leurs principaux héritiers, souligne RBC.

L’étude montre également que 54 % des répondants ne prévoient transférer leur patrimoine qu’à leur décès, alors que la majorité d’entre eux n’ont élaboré aucun plan de succession, ce qui représente à la fois un « lourd fardeau pour les générations futures » et un mauvais calcul, estime l’institution financière.

« Plus les enfants sont initiés tôt aux finances, plus ils prendront avec confiance de bonnes décisions dans ce domaine », insiste RBC, qui précise que 66 % des personnes ayant reçu une formation financière structurée avant l’âge de 18 ans se disent à l’aise à l’égard des questions d’argent.

UN TABOU À BRISER

Or, seuls 37 % des parents canadiens se sentent à l’aise de parler des détails de leur plan de transmission patrimoniale avec leurs proches, tandis que plus de la moitié (56 %) de leurs héritiers n’ont bénéficié d’aucun conseil avant de recevoir leur legs, constate le rapport.

« Nous savons que la planification successorale constitue un sujet émotif et que les familles préfèrent en général ne pas dévoiler leurs opérations financières. En s’adressant à un professionnel et en exploitant leur réseau, les familles canadiennes peuvent s’assurer de la protection, d’une génération à l’autre, du patrimoine qu’elles ont accumulé », conclut Leanne Kaufman, chef Successions et fiducies chez RBC.

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