Hommes / femmes : les objectifs financiers diffèrent

Par La rédaction | 8 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les objectifs financiers des femmes canadiennes sont de moitié inférieurs à ceux des hommes. Elles sont également deux fois plus susceptibles qu’eux d’indiquer qu’elles ne connaissent rien au domaine de l’investissement…

Intitulé Les habitudes d’investissement des Canadiens et des Canadiennes : une analyse de données des utilisateurs de Mylo, ce document basé sur l’étude d’un échantillon anonyme de quelque 30 000 utilisateurs de l’application financière passe au crible la façon dont les hommes et les femmes envisagent l’épargne et l’investissement.

Il prend également en compte leurs réponses à un questionnaire clients standard portant sur leurs objectifs financiers, leur tolérance aux risques et leur réaction au faible rendement du marché.

DES FEMMES MOINS INFORMÉES… OU PLUS MODESTES

Le rapport relève trois grandes tendances. D’abord, les femmes se fixent des objectifs financiers globalement inférieurs de moitié à ceux des hommes. Ensuite, elles sont deux fois plus susceptibles qu’eux d’indiquer qu’elles ne connaissent rien au domaine de l’investissement. Enfin, leur tolérance moyenne au risque est plus faible que celles des hommes, tandis que, dans le même temps, elles se montrent plus enclines à opter pour une stratégie d’investissement qui génère un revenu de placement et évite les pertes.

Concrètement, l’étude révèle que l’objectif financier moyen visé par les femmes est d’économiser 24 842 dollars, soit un montant de 52 % inférieur à celui qu’escomptent leurs homologues masculins (47 810 dollars). Dans les deux cas, leur but est cependant le même, à savoir épargner pour avoir un coussin de sécurité, pour voyager et acheter une maison. Les femmes se fixent des objectifs financiers supérieurs à ceux des hommes dans trois domaines seulement : l’éducation (+ 5 %), la santé (+ 28 %) et… le « budget mariage (+ 6 %).

La moitié des répondantes affirment également ne rien y connaître en matière d’investissement, soit une proportion près de deux fois supérieure que chez leurs compagnons. Dans l’ensemble, seules 8 % d’entre elles indiquent s’y connaître ou être experte dans ce domaine, comparativement à 25 % des hommes.

STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT ET TOLÉRANCE AU RISQUE

En ce qui concerne la tolérance à la volatilité des marchés et la stratégie d’investissement, les femmes se montrent deux fois moins enclines que les hommes à favoriser un risque élevé, et deux fois plus susceptibles qu’eux d’opter pour une stratégie évitant les pertes, tandis que 40 % d’entre elles privilégient une stratégie qui leur apportera un revenu supplémentaire quasi assuré. Un quart des répondantes (26 %) disent qu’elles vendraient leurs investissements, en tout ou en partie, si leur valeur chutait, contre seulement 16 % des hommes. Enfin, 15 % des femmes achèteraient davantage lorsque la valeur des investissements est à la baisse, comparativement à 33 % de leurs homologues masculins.

« Ces données indiquent clairement que les Canadiennes manquent de confiance dans leurs connaissances en investissement et leur capacité à atteindre des objectifs financiers comparables à ceux des hommes », commente Amelia Young, fondatrice d’Upside Consulting, dans un communiqué. « Nous savons depuis longtemps que, au Canada, les femmes gagnent moins d’argent et sont moins enclines à investir que les hommes, ajoute Kelly Trihey, présidente du comité femmes en investissement de CFA Montréal. Bien que nous nous doutions que l’écart de rémunération entre les sexes ait une influence majeure sur l’attitude des femmes à l’égard de l’investissement, il faudra plus de recherches pour que nous puissions éliminer complètement l’inégalité financière. »

Plus d’une femme sur deux n’a pas de plan financier

Un sondage national réalisé en février auprès de 1 000 Canadiennes pour le compte du Financial Planning Standards Council (FPSC) montre que plus du tiers d‘entre elles (38 %) ont « très peu » de connaissances en matière de finances personnelles, tandis que près d’une sur trois (28 %) dépend financièrement de leur partenaire ou de quelqu’un d’autre, rapporte Finance & Investissement.

L’enquête d’opinion révèle également que 47 % des femmes célibataires disent en savoir très peu sur tout ce qui concerne le secteur de la finance et des investissements, comparativement à 35 % des femmes vivant en couple. De même, 38 % des sondées affirment être mal à l’aise quand vient le temps de négocier un meilleur taux d’intérêt, tandis que 16 % d’entre elles reconnaissent laisser à leur compagnon le soin de gérer les finances et les investissements du ménage. Enfin, le sondage relève que 34 % des femmes ont plus de dettes (excluant leur hypothèque) que d’économies et que plus de la moitié (56 %) n’ont pas établi de plan financier écrit.

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