HSBC traverse une mauvaise passe

Par La rédaction | 3 août 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Enseigne commerciale de la HSBC.
Photo : Максим Кузубов / 123RF

À l’instar d’autres grandes banques internationales, HSBC a vu ses bénéfices fondre au deuxième trimestre, sur fond de crise sanitaire et de tensions commerciales et géopolitiques entre la Chine et les États-Unis, rapportent Les Echos.

Dans un article publié lundi, le quotidien économique note que le groupe bancaire sino-britannique a dégagé un bénéfice net de 192 millions de dollars pour la période comprise entre le 1er avril et le 30 juin, soit une dégringolade de 96 % par rapport à la même époque l’an dernier.

Ce mauvais résultat tombe particulièrement mal pour HSBC, estiment Les Echos, car cette dernière doit faire face à de plus nombreux défis que ses homologues européennes. En effet, outre la pandémie de coronavirus, elle se retrouve prise en étau entre la Chine d’une part, et les États-Unis et le Royaume-Uni d’autre part à la suite du regain de tension commerciale et politique qui oppose les trois pays.

PANDÉMIE, CHUTE DES TAUX ET VOLATILITÉ

« Notre performance au premier semestre a été [affectée] par la pandémie de COVID-19, la chute des taux d’intérêt, la hausse des risques géopolitiques et la plus grande volatilité des marchés », a reconnu Noel Quinn, le nouveau pdg du groupe, récemment confirmé à son poste après une période d’intérim.

Circonstance aggravante pour les performances de la banque, celle-ci a dû provisionner quelque 3,8 milliards dollars durant le deuxième trimestre afin d’être en mesure d’absorber un éventuel afflux de créances douteuses en raison des difficultés de trésorerie de nombreuses entreprises. Cette année, rappellent Les Echos, l’institution financière aura ainsi mis de côté au moins sept milliards de dollars pour éponger les défauts de remboursement à venir, et peut-être même davantage puisqu’elle dit s’attendre à devoir engranger à cette fin un total compris entre huit et 13 milliards.

SECOUÉE PAR DES TEMPÊTES GÉOPOLITIQUES

La période actuelle est d’autant plus dure pour l’établissement, ajoute le journal, que celui-ci, de par son histoire et son réseau mondial, se trouve confronté simultanément à « plusieurs tempêtes géopolitiques ». Outre les effets négatifs anticipés dus au Brexit, qui sera bientôt effectif, la menace la plus grave provient aujourd’hui de Hong-Kong, un territoire où le groupe sino-britannique réalise la plupart de ses affaires en Asie. « Les tensions actuelles entre la Chine et les États-Unis créent inévitablement des situations difficiles pour une organisation comme HSBC », admet d’ailleurs Noel Quinn dans un communiqué publié la semaine dernière. Toutefois, ajoute-t-il, « il y a actuellement un besoin aigu d’avoir une banque capable de relier les économies de l’Est et de l’Ouest ».

La seule chose qui soit sûre, concluent Les Echos, c’est que HSBC devra certainement revoir à la hausse le plan de restructuration qu’elle avait annoncé au début de l’année et qui prévoyait déjà la suppression de quelque 35 000 postes partout dans le monde, soit 15 % de ses effectifs totaux. « Nous réalisons que le scénario de revenus que nous affrontons dans l’après-COVID est plus compliqué que prévu. Nous allons donc revoir ce que nous avions annoncé en février, et aussi quelles autres mesures nous pourrions être amenés à prendre pour y faire face », déclarait récemment Noel Quinn au Financial Times.

La rédaction