Huard : fin de la parité, dit la CIBC

11 novembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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golden dollar coins in stacks

L’ascension du huard près de la parité avec le dollar américain devrait se maintenir jusqu’à la nouvelle année, mais la devise canadienne est vulnérable à un recul avant le printemps, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.

Dans le dernier rapport Global Positioning Strategy, Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque CIBC, soutient qu’il reste encore quelques mois au cours desquels le huard pourrait flirter avec des niveaux proches de la parité.

« Les facteurs qui confèrent la vigueur au huard, comme la forte baisse du dollar américain et la hausse des prix des marchandises, semblent voués à une correction au début de 2011 », nuance toutefois M. Shenfeld.

Il ajoute : « La vague massive de ventes qui a affaibli le dollar américain témoigne d’une idée fausse selon laquelle la Réserve fédérale américaine est en train de noyer le monde sous un flot de billets verts et que l’assouplissement quantitatif constitue une manière délibérée de déprécier le dollar par une offre excédentaire.»

De l’argent qui dort M. Shenfeld mentionne des mesures générales de la masse monétaire qui montrent qu’il n’y pas eu d’injection de dollars américains sur le marché. « L’argent créé par l’achat de billions d’obligations dort tout simplement dans les comptes de la Réserve fédérale américaine dans lesquels les banques américaines l’ont déposé à titre de réserve supplémentaire.»

M. Shenfeld souligne également que la masse monétaire de la zone euro a progressé à un rythme analogue à celle des États-Unis, alors que la masse monétaire canadienne a suivi en fait une trajectoire plus rapide. Ce fait donne à penser que la vente de dollars américains en réaction à l’assouplissement quantitatif a été excessive, ce qui expose l’euro, le yen et le huard à une correction.

« L’élément déclencheur le plus probable de cette correction sera simplement le désenchantement du marché face à l’évolution de la conjoncture économique dans les pays dont la devise avait la cote », explique M. Shenfeld.

D’après lui, le malaise budgétaire dans la zone euro laisse planer le risque d’un défaut de paiement en Grèce, ainsi que d’une récession à court terme dans des pays comme l’Espagne et l’Irlande. L’Allemagne et le Japon, qui sont tributaires de leurs exportations, éprouveront des difficultés compte tenu des taux de change en vigueur, tout comme le Canada du reste.

M. Shenfeld a revu ses prévisions pour le huard : il prévoit que celui-ci vaudra 0,99 $ US à la fin de l’année et tombera à 0,93 $ US d’ici au printemps en raison d’une croissance économique décevante et d’un dollar américain fort.

Une vision à plus long terme À plus long terme, cependant, certains facteurs pourraient contribuer à replacer le dollar canadien sur une trajectoire ascendante à mesure que la croissance économique mondiale s’améliorera, fait remarquer Jeremy Stretch, chef de la stratégie en matière de devises à la Banque CIBC, dans le même rapport.

Parmi ces facteurs, mentionnons les prévisions selon lesquelles les marchés ayant des flux de rentrées liés aux marchandises, comme celui du Canada, connaîtront à long terme une croissance plus élevée du PIB que ceux des pays qui en sont dépourvus.

« La décision des banques centrales de diversifier leurs réserves de devises constitue un autre facteur. Cette tendance s’est traduite par une hausse du nombre de dollars canadiens détenus, et la perspective d’une diversification des réserves permettra vraisemblablement de maintenir une offre résiduelle à long terme pour les monnaies-marchandises », indique M. Stretch.