Hyper endettés, les Canadiens restent optimistes

Par La rédaction | 14 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Même s’ils sont de plus en plus lourdement endettés, les Canadiens gardent confiance en leur avenir financier, selon un sondage publié lundi par Equifax Canada.

La dette non hypothécaire des ménages a ainsi augmenté en moyenne de 4,2 % sur 12 mois depuis 2016. Toutefois, ce pourcentage masque de fortes disparités puisque le fardeau des 65 ans et plus a bondi de 17,7 % au cours des trois dernières années, soit la hausse la plus élevée de toutes les tranches d’âge.

Toujours depuis trois ans, 41 % des consommateurs ont vu leur niveau d’endettement s’accroître et un peu plus de la moitié d’entre eux attribuent ce phénomène au fait que leurs dépenses excèdent trop souvent leur revenu. Les 25-34 semblent particulièrement concernés, puisque 59 % des sondés dans cette tranche d’âge expliquent que leurs dépenses ont augmenté, alors que leur revenu est resté stable.

LES PLUS JEUNES ET LES PLUS ÂGÉS DAVANTAGE OPTIMISTES

De tous les Canadiens qui ont des dettes, 54 % se disent « préoccupés » par leur capacité à les rembourser, un chiffre qui grimpe à 62 % pour les personnes ayant des enfants, comparativement à 49 % pour celles qui n’en ont pas. Malgré ces préoccupations, la plupart des consommateurs affirment payer plus que le minimum requis sur leurs cartes de crédit, ce que confirment les données d’Equifax, qui montrent un très faible taux de délinquance au pays dans ce domaine.

Le sondage révèle aussi que les plus jeunes et les plus âgés des sondés sont les plus optimistes quant à leur avenir financier, alors que la tranche médiane se montre davantage réservée. Ainsi, 85 % des Y (18-24 ans) se disent confiants dans ce domaine, suivis par les 65 ans et plus, qui sont 79 % à penser de même. La tranche d’âge la moins optimiste est celle des 45-54 ans (61 % sont confiants), probablement parce qu’elle est la plus endettée, selon les données d’Equifax.

Malgré leurs inquiétudes, 61 % des répondants prévoient qu’ils seront à l’aise financièrement à leur retraite, les 18-24 ans (79 %) et les plus de 65 ans (75 %) affichant le plus grand optimisme. Ce pourcentage plonge néanmoins chez les 45-54 ans. Seulement la moitié (50 %) d’entre eux estiment qu’ils seront en sécurité durant leurs vieux jours.

UNE ÉDUCATION FINANCIÈRE DÉFICIENTE

Quant à leur situation financière actuelle, 40 % des Canadiens de tous âges ont répondu qu’elle était plus mauvaise que ce à quoi ils s’attendaient. La proportion est encore plus élevée parmi les 25-54 ans (de 47 % à 53 %). Enfin, 40 % des consommateurs sondés pensent qu’ils n’ont pas reçu une éducation financière adéquate.

Par ailleurs, 90 % des Canadiens de tous âges jugent qu’acheter une propriété représente un bon investissement en dépit de la flambée immobilière qui affecte certaines régions du pays, et 78 % de ceux qui n’en ont pas encore disent vouloir en acquérir une. Au total, 84 % des 18-24 ans et 87 % des 25-34 ans affirment avoir l’intention de devenir un jour propriétaires. Malgré cet intérêt, la moitié des sondés ne possédant pas de maison (51 %) croient qu’ils n’auront jamais les moyens de réaliser leur rêve.

Le sondage a été mené en ligne par la firme Léger en avril auprès d’un échantillon représentatif de 1 583 Canadiens répartis dans toutes les provinces. Un échantillon probabiliste de la même taille donnerait une marge d’erreur de +/-2,5 %, 19 fois sur 20.

Les ménages plus vulnérables qu’il y a quelques mois

Le système financier canadien est de plus en plus exposé aux chocs économiques, et ce, dans un contexte où le niveau d’endettement des ménages continue à grimper et où le marché du logement donne des signes de déséquilibre, rapporte La Presse Canadienne. Cependant, même si ces vulnérabilités continuent de s’accentuer, le monde de la finance demeure résilient dans son ensemble et les conditions économiques plus larges montrent des signes d’amélioration, précise l’agence, citant des extraits du numéro de juin de la Revue du système financier de la Banque du Canada.

Les deux plus grandes inquiétudes de la BdC sont interreliées, souligne La Presse Canadienne. La croissance des prêts hypothécaires à Toronto et Vancouver a largement alimenté l’augmentation de l’endettement des consommateurs depuis sa dernière évaluation il y a six mois. Résultat : « les ménages fortement endettés disposent d’une moins grande marge de manœuvre pour faire face à des variations soudaines de leurs revenus », indique la banque centrale.

DEUX RISQUES POURRAIENT MENACER LE SYSTÈME

Celle-ci met également en garde contre deux risques clés qui pourraient menacer le système financier canadien. Le premier est un « choc de demande étrangère négatif, persistant et de grande ampleur », qui entraînerait une profonde récession. Même si la banque note que la probabilité de voir un tel risque se concrétiser est faible, le fait que la vulnérabilité des ménages se soit accentuée fait en sorte que ses conséquences, s’il devait se matérialiser, seraient plus graves.

L’autre risque, qualifié de « modéré », est une correction régionale des prix des logements dans les marchés en surchauffe, comme ceux de Toronto et de Vancouver et leurs régions avoisinantes. Un tel phénomène nuirait à l’économie en général et au système financier, avertit la BdC.

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