Hypothèque : les indépendants ne pleurent pas la BN

Un de perdu, dix de retrouvés. C’est ce que semble dire Hugo Neveu, membre fondateur du Regroupement des jeunes courtiers du Québec (RJCQ). Selon lui, le retrait de la Banque Nationale du marché du courtage hypothécaire indépendant n’aura que peu d’impact sur son travail et celui de ses collègues. D’autant que de nouveaux joueurs se sont installés au Québec ces dernière années.

« Je ne suis pas surpris. Il suffisait d’écouter Louis Vachon, le président de la Banque Nationale, pour s’en douter. Ça fait des mois qu’il prône un modèle sans intermédiaire et qu’il met la vente en ligne sur un piédestal, note Hugo Neveu, directeur au développement hypothécaire pour AFL groupe financier et courtier hypothécaire agréé pour Planiprêt, en entrevue avec Conseiller. Il mise beaucoup sur les technologies, alors pour ce qui est de la gestion des courtiers hypothécaires indépendants, il a dû faire ses calculs, peser le pour et le contre et considérer que l’investissement n’en valait plus la peine. »

La décision de la Banque Nationale de ne plus faire affaire directement avec les courtiers indépendants ne semble donc pas le perturber outre mesure et il ne croit pas que cette décision transformera le marché hypothécaire, ni la vie professionnelle des courtiers indépendants.

PARTIR POUR MIEUX REVENIR?

« Ce que dit la Banque Nationale, c’est que les courtiers indépendants ne pourront plus distribuer ses produits, qui seront réservés à son réseau, en succursale et en ligne, explique-t-il. En revanche, elle va continuer à financer les produits proposés par Paradigm Quest, qu’elle a choisie comme partenaire exclusif. Les courtiers indépendants sont déjà nombreux à travailler avec Paradigm Quest. Le retrait des produits de la Banque Nationale du marché du courtage indépendant, c’est une offre en moins, c’est vrai, mais ce n’est qu’un joueur de moins parmi tant d’autres. »

Dans les dernières années, plusieurs offres sont venues s’ajouter à un éventail de choix, notamment parmi les quelques banques exclusivement en ligne qui sont venues s’installer au Québec, comme Tangerine, par exemple.

Hugo Neveu croit surtout que rien n’est immuable. Il se souvient que Desjardins avait tenté une expérience équivalente il y a quelques années, avant de décider d’ouvrir de nouveau ses produits hypothécaires aux courtiers indépendants l’an dernier.

« Je ne serais donc pas surpris que la Banque Nationale décide de revenir sur le marché du courtage indépendant dans quelques années », conclut-il.

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