Idola Saint-Jean sur un billet de banque?

Par La rédaction | 28 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La Banque du Canada a dévoilé la liste des cinq femmes finalistes qui pourraient figurer sur un billet de banque. La féministe québécoise Idola Saint-Jean est toujours dans la course.

La femme choisie sera la première à se retrouver sur un billet de banque où, à part la reine Elizabeth II, seuls des hommes ont jusqu’à maintenant eu l’honneur d’apparaître. À partir d’un premier contingent de 461 candidatures, la Banque du Canada a déjà réduit une première fois sa liste à 12 candidates. Parmi les candidates écartées, on retrouve la suffragette Thérèse Casgrain, l’auteure de Bonheur d’occasion, Gabrielle Roy, et l’auteure d’Anne, la maison aux pignons verts, Lucy Maud Montgomery.

Les femmes sélectionnées devaient être décédées depuis au moins 25 ans, et avoir travaillé pour les Canadiens dans un domaine particulier ou s’être illustrées au service du pays par leur leadership, leurs réalisations ou leurs qualités remarquables.

Qui sont donc les femmes qui pourraient mériter cet honneur?

Idola Saint-Jean (1880-1945) Actrice, enseignante, journaliste, féministe et suffragette montréalaise, elle a milité pour l’obtention du droit de vote pour les femmes dès les années 1920, qui s’est finalement concrétisée en 1940. Dix ans plus tôt, elle s’était présentée aux élections fédérales dans le comté de Dorion-Saint-Denis. Elle avait perdu, mais obtenu tout de même les voix de 3 000 hommes. La Fédération des femmes du Québec remet le prix Idola Saint-Jean en son honneur depuis 1991.

Viola Desmond (1914-1965) Femme d’affaires noire de la Nouvelle-Écosse, Viola Desmond avait refusé de se plier aux exigences d’un propriétaire de cinéma qui voulait l’obliger à regarder le film du balcon, alors qu’elle voulait acheter un billet pour le parterre, réservé aux Blancs. L’histoire se passe en 1946, et Viola Desmond avait si bien résisté qu’elle a fini… en prison. On l’accusait de ne pas avoir payé la différence d’un sou entre le prix d’un billet au parterre et celui d’un billet au balcon, alors qu’en fait le caissier avait refusé qu’elle paie pour un billet au parterre. Elle a été condamnée à une amende qu’elle a contestée en cour. Si elle a perdu sa cause la première fois, elle a finalement reçu un pardon posthume et des excuses de la province en 2010.

Pauline Johnson (1861-1913) Aussi connue sous le nom de Tekahionwake, cette poète, écrivaine et artiste était d’origine mohawk par son père et anglaise par sa mère. Ses poèmes célèbrent la culture des Amérindiens du Canada, et plusieurs ont été publiés dans The Globe and Mail, The Week et Saturday Night. Le plus célèbre d’entre eux, intitulé La chanson que chante ma pagaie, est étudié dans nombre d’écoles canadiennes.

Elsie MacGill (1904-1969) Cette Britanno-Colombienne est devenue la première Canadienne à décrocher un baccalauréat en génie électrique, en 1927, et la première à obtenir une maîtrise en génie aéronautique en 1929. Pendant sa carrière, elle a été ingénieure, consultante, conseillère, auteure, commissaire et défenseure des droits des femmes. Il faut dire qu’elle avait de qui tenir. Sa mère, Helen Gregory MacGill, était elle-même suffragette, journaliste et la première femme à exercer la profession de juge en Colombie-Britannique.

Fanny « Bobbie » Rosenfeld (1904-1969) Immigrante russe née à Dnipropetrovsk (aujourd’hui ville ukrainienne), elle s’est illustrée en remportant deux médailles olympiques en athlétisme aux Jeux Olympiques d’Amsterdam, aux Pays-Bas, en 1928. Elle avait remporté l’or au relais 4 x 100 mètres et l’argent au 100 mètres individuel, en plus de terminer cinquième au 800 mètres. Elle tiendra une chronique sportive pour The Globe and Mail de 1937 à 1957. En 1950, elle a été nommée athlète canadienne de la première moitié du 20e siècle, un an après être devenue la première femme admise au Temple de la renommée de l’olympisme canadien.

La Banque du Canada fera connaître son choix final le 8 décembre 2016.

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