« Il faut défendre l’égalité d’accès aux conseils financiers! »

Par La rédaction | 22 mars 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La « proposition imminente » des autorités canadiennes de réglementation des fonds communs de placement d’interdire les commissions versées aux conseillers financiers aura des « répercussions » sur la population canadienne, met en garde The Edge Benefits.

Dans un communiqué diffusé hier, la société ontarienne, qui compte 80 employés et plus de 45 000 titulaires de polices d’assurance au pays, se montre alarmiste, estimant que cette décision, si elle se concrétise, enverra un mauvais signal à plusieurs consommateurs.

« Ceux qui veulent obtenir des conseils financiers devront payer de leur poche des honoraires pouvant varier de 100 à 300 dollars. Les personnes à faible et à moyen revenu qui ont moins d’argent à investir et qui ont le plus besoin de l’aide d’un professionnel risquent d’être les plus touchées », déplore The Edge.

PÉTITION EN LIGNE

« Tous les Canadiens devraient avoir accès aux conseils d’un professionnel qualifié de confiance afin de planifier la sécurité financière de leur famille, poursuit la société, qui appelle les consommateurs de produits et services financiers à manifester leur opposition à l’abolition des commissions et à « protéger un accès équitable aux conseils financiers » en signant une pétition en ligne (en anglais seulement).

« Avant qu’il ne soit trop tard », The Edge leur demande également de « passer le mot à leurs clients, amis, membres de la famille et associés afin de veiller à ce que le gouvernement entende clairement que la population s’oppose à cette proposition ».

Rappelons que les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) ont récemment annoncé qu’elles envisageaient d’abolir les commissions intégrées, relançant ainsi le vieux débat sur la rémunération des conseillers. En réaction, plusieurs intervenants du milieu sont montés au créneau pour défendre ce type de prestations. Le Conseil des professionnels en services financiers (CDPSF) a ainsi décidé de prendre les grands moyens pour mobiliser le public et ses membres en lançant un appel à la mobilisation afin de contrer la future décision des ACVM.

OPPOSITION DU MILIEU

Interrogé par Conseiller, le président du CDPSF, Mario Grégoire, a confié que cette campagne grand public visait à sensibiliser tant les professionnels du service financier que les investisseurs par rapport à cette question. De son côté, l’Association professionnelle des conseillers en services financiers, par la voix de son président et porte-parole, Flavio Vani, s’est également déclarée hostile à une éventuelle disparition des commissions.

Enfin, plusieurs dirigeants de sociétés importantes du secteur ont également fait part de leur inquiétude quant aux effets pervers d’une abolition sur l’accès au conseil financier pour les personnes les moins nanties. C’est le cas, par exemple, de Carol Lynde, présidente et directrice de l’exploitation à Gestionnaires d’actifs Bridgehouse, qui, en mai dernier, déclarait : « Il est clair que le conseil financier est essentiel à la prospérité des Canadiens. Plus que jamais, nous devons en discuter avec les investisseurs et les régulateurs ».

Selon elle, l’abolition des commissions de suivi risque en effet de dissuader de nombreux investisseurs d’obtenir des conseils financiers, comme cela s’est produit en Australie, aux États-Unis et au Royaume-Uni, trois pays qui ont connu d’importants changements réglementaires au cours des dernières années. Si l’on en croit la dirigeante, l’abolition des commissions de suivi aurait notamment pour effet d’augmenter la quantité d’actifs nécessaires pour pouvoir travailler avec les clients, ce qui laisserait certains d’entre eux à l’écart.

La rédaction