Il vidait les comptes de ses clients pour jouer au casino

Par La rédaction | 2 août 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière (CSF) a banni de l’industrie le représentant en épargne collective Abdelkarim Ziani pour au moins une décennie.

À l’emploi de la BMO de 2011 jusqu’en mars 2015, celui qui était une étoile montante du courtage de fonds communs avait été arrêté par les policiers à ses bureaux lavallois, au retour d’une escapade au Casino de Montréal.

« L’intimé […], diplômé en 2012, […] a gravi les échelons au sein de BMO et est devenu directeur des services financiers d’une succursale. Il a gagné le prix des directeurs au Québec, se classant parmi le « Top 10 », et avait, jusqu’au moment des événements, un dossier vierge. Il était alors âgé de 26 ans », peut-on lire dans le jugement du comité de discipline.

La syndique de la CSF lui reproche d’avoir puisé un quart de million de dollars des comptes de ses clients entre le printemps 2014 et mars 2015.

ACCUSATIONS CRIMINELLES

Les déboires d’Abdelkarim Ziani ont commencé alors qu’il était étudiant, relève le comité de discipline. « Il a commencé à emprunter de l’argent à sa mère. Avec le temps, il n’arrivait plus à la rembourser. Il a ainsi commencé à prendre de l’argent dans le compte de clients », indique la preuve présentée au comité de discipline.

Malgré la gravité objective de l’infraction, qui lui a d’ailleurs valu de comparaître en cour criminelle, la défense a plaidé contre la radiation permanente.

« Il faut tenir compte que l’intimé ne recherchait pas son gain personnel, mais était sous l’emprise de cette pathologie du jeu compulsif qui l’empêchait de se contrôler », a soutenu l’avocate Audrey-Bianca Chabauty face au comité de discipline.

Considérant qu’il a depuis suivi une longue thérapie pour gérer son problème de jeu, et qu’il fait face à des accusations criminelles, le comité de discipline a estimé qu’une radiation temporaire était justifiée. Il a en outre plaidé coupable à la première occasion, note encore le tribunal.

« L’intimé est âgé d’à peine 28 ans. Selon toute vraisemblance, il était destiné à une brillante carrière dans le domaine des finances. Bien qu’il ne désire pas exercer la profession dans un proche avenir, il aimerait conserver la possibilité de le faire dans un futur lointain. »

« Dans les circonstances du présent dossier, considérant l’ensemble des faits, la gravité objective importante de l’infraction commise ainsi que des nombreux facteurs atténuants, la recommandation de la procureure de l’intimé d’ordonner sa radiation temporaire pour une longue durée paraît appropriée », a statué le comité pour justifier la radiation temporaire de dix ans.

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