Immobilier : la taxe sur les acheteurs étrangers est inefficace

Par La rédaction | 16 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La taxe imposée aux étrangers qui achètent une propriété à Vancouver et à Toronto ne produit aucun effet bénéfique à long terme, rapporte La Presse.

Reprenant des propos tenus mardi par le président de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) lors d’une conférence de presse au Palais des congrès de Montréal, le quotidien précise que cette taxe de 15 % « a seulement eu un effet temporaire ».

« L’effet de la taxe n’a été que cosmétique et psychologique », a notamment déclaré Evan Siddall, qui a ajouté que l’effet temporaire de ce type de mesure avait déjà été observé à Hong Kong et à Sydney, en Australie.

LA TAXE À VANCOUVER FAIT GRIMPER LES PRIX À… SEATTLE

La SCHL dit constater que l’activité immobilière sur les marchés de Vancouver et du Grand Toronto a depuis peu repris de la vigueur, tandis que les prix ont recommencé à y croître, et ce, malgré l’instauration d’une taxe à l’été 2016 dans le premier cas et en avril dernier dans le second.

« La présence des acheteurs étrangers est l’un des facteurs, mais ce n’est pas le seul qui contribue à la hausse des prix de l’immobilier. C’est même loin d’être le plus important », a souligné Evan Siddall. Selon la SCHL, les étrangers détiennent 5 % ou moins du marché immobilier à Toronto, Vancouver et Montréal, tandis qu’ils ont été impliqués dans 10 % et moins des transactions réalisées cette année.

Citant des experts du secteur, Radio-Canada relève pour sa part que la taxe sur les acheteurs étrangers instaurée dans la métropole britanno-colombienne « pousse le marché immobilier de Seattle à la hausse ».

« QUAND LES PRIX MONTENT, IL Y A UNE SORTE D’ANGOISSE »

« De nombreux investisseurs qui cherchaient à Vancouver se dirigent automatiquement plus au sud, vers Seattle. Il ne fait aucun doute qu’il y a un effet d’entraînement frénétique étant donné votre situation fiscale [en Colombie-Britannique] par rapport aux acheteurs étrangers », a expliqué à la chaîne d’information publique Matthew Gardner, chef économiste chez Windermere Real Estate, à Seattle.

L’afflux récent d’acheteurs étrangers, dont la moitié proviennent d’Asie, « est devenu un sujet brûlant pour les résidents à mesure que les impacts de cette croissance et de ce changement se font sentir », observe Radio-Canada. « Quand les gens voient les prix monter, qu’il y a beaucoup d’argent qui afflue dans la ville et que de nouvelles personnes arrivent, il y a une sorte d’angoisse qui se déclenche », note Roger Valdez, directeur de Smart Growth Seattle, un groupe de défense pour le droit au logement.

Les plus récentes données disponibles montrent que le prix moyen d’une maison individuelle à Seattle a bondi de 17,6 % (735 000 $US) par rapport à la même période l’an dernier (625 000 $). À titre de comparaison, celui d’une maison individuelle dans le Grand Vancouver était de 1 617 000 $ en septembre.

La Chine bat tous les records en matière d’envolée des prix

Deux des trois grandes villes du monde où les prix dans l’immobilier résidentiel de luxe ont le plus grimpé en un an sont chinoises, mais ce phénomène affecte également d’autres métropole du continent asiatique, rapporte Le Figaro.

D’après une étude menée par le réseau Knight Frank, deux villes se « distinguent » dans ce domaine : Guangzhou, 14 millions d’habitants, dans le sud du pays (36,3 % en un an) et Shanghaï (14,9 %). Au-delà de l’empire du Milieu, c’est tout le continent asiatique qui est frappé par une vague de hausse sur le marché résidentiel, souligne le quotidien français. Résultat, cinq des 10 villes mondiales où les prix ont le plus grimpé en l’espace d’un an sont asiatiques.

Selon le classement de Knight Frank, ce Top 10 est le suivant :

  • Guangzhou, Chine (36,3 %)
  • Shanghaï, Chine (14,9 %)
  • Cape Town, Afrique du Sud (14,5 %)
  • Madrid, Espagne (11.9 %)
  • Toronto, Canada (11,5 %)
  • Paris, France (11,3 %)
  • Séoul, Corée du sud (11,2 %)
  • Sydney, Australie (11 %)
  • Melbourne, Australie (10,4 %)
  • Berlin, Allemagne (7,3 %)

Les copropriétés ont la cote au Québec

Selon les dernières données de JLR concernant le marché immobilier québécois, le nombre de ventes de copropriétés dans la province a augmenté de 15 % en octobre par rapport à la même période l’an dernier, tandis que leur prix médian était de 251 000 $. De son côté, le prix des unifamiliales vendues a enregistré une hausse de 5 % comparé à octobre 2016.

Toujours en octobre, le prix médian d’une copropriété à Montréal était de 270 000 $, soit une hausse de 3 % sur un an; celui d’une unifamiliale s’établissait à 331 000 $ (+ 7 %); et celui d’une habitation multifamiliale de deux à cinq logements atteignait 472 500 $ (+ 5 %). Au total, ce sont les copropriétés qui se sont le mieux vendues dans ce secteur géographique au cours des 12 derniers mois, avec une hausse de 8 % comparativement à octobre 2016.

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