Immobilier : le Québec s’en sort mieux que l’Ontario

Par La rédaction | 29 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

La demande pour les copropriétés est beaucoup plus forte qu’anticipé au Québec et, si cette tendance se maintient, l’année en cours pourrait être la meilleure depuis 2010, selon une analyse publiée par Desjardins.

Dans cette note, Hélène Bégin relève que si les règles hypothécaires fédérales plus strictes depuis le 1er janvier ont ébranlé le marché de la revente au Canada, en particulier en Ontario, le Québec est au contraire parvenu à tirer son épingle du jeu. En effet, souligne l’économiste principale du Mouvement, le secteur de la construction n’y « a pas dérougi », et ce, malgré une légère baisse des ventes de propriétés existantes.

Les provinces dont les prix des résidences sont les plus élevés au pays et où les acheteurs ont, en général, moins de souplesse financière ont été plus affectées par cette mesure, notamment la Colombie-Britannique et l’Ontario. Toutefois, « le Québec a été relativement épargné par les effets de cette nouvelle règle » et le niveau des ventes y est resté élevé, souligne l’économiste.

LE MARCHÉ DE LA REVENTE SOUS PRESSION

Même si les ventes de propriétés ont reculé par rapport à la fin de 2017, le bilan des premiers mois de 2018 comparativement à la même période l’an dernier s’avère plutôt positif au Québec et « très négatif » en Ontario, estime-t-elle. Et le constat est le même pour les prix moyens, « quoiqu’il soit très différent selon les régions ».

Au Québec, les prix moyens ont augmenté dans chacune des six régions étudiées par Desjardins, qui précise que leur « hausse rapide à l’échelle provinciale s’explique surtout par l’accélération à Montréal ». En effet, le nombre insuffisant de maisons unifamiliales à vendre dans ce secteur afin de répondre à la demande a entraîné « une situation de pénurie qui exerce une pression sur les prix ».

Dans l’ensemble, les mises en chantier d’appartements locatifs continuent de dominer la construction dans la province, tout spécialement à Montréal et à Québec, avec 3 124 et 700 appartements neufs mis en chantier entre janvier et avril, soit une hausse respective de 13,2 % et de 32,3 % par rapport à la même période l’an passé. Desjardins attribue ce phénomène à la fois à l’essor du secteur locatif conventionnel et au fait que les projets de résidences pour personnes âgées se multiplient en raison du vieillissement de la population.

VERS UNE ACCALMIE DE LA DEMANDE EN 2019

Par ailleurs, « plusieurs jeunes ménages, qui ont du mal à accéder à la propriété en raison des prix élevés et des conditions d’emprunt moins favorables qu’auparavant, optent également pour le locatif », relève Hélène Bégin. Celle-ci ajoute que la construction de copropriétés connaît une forte croissance à Montréal, « ce qui a mis un terme à la période de surplus des dernières années ».

« La demande pour les habitations collectives est beaucoup plus forte qu’anticipé dans la province. Un total de 49 000 mises en chantier est désormais prévu au Québec en 2018 plutôt que la cible de 46 000 unités qui prévalait auparavant. La construction d’appartements locatifs et de copropriétés restera forte cette année et le recul se poursuivra pour les maisons unifamiliales », résume l’économiste.

Enfin, « la remontée des taux d’intérêt et les règles plus strictes pour les nouveaux prêts hypothécaires affecteront davantage ce segment de marché que les autres ». L’an prochain, « tous les types de logements devraient connaître une accalmie de la demande et la construction neuve s’ajustera en conséquence ».

La rédaction vous recommande :

La rédaction