Immobilier : les quinquas ont moins peur des dettes que leurs parents

Par Rémi Maillard | 18 juin 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Près de quatre propriétaires sur 10 (39 %) voient moins d’inconvénients que leurs parents à être endettés, tandis que 13 % pensent le contraire, indique un sondage de la Banque Manuvie du Canada.

Menée à l’échelle nationale auprès de 2 374 propriétaires âgés de 20 à 59 ans et dont le ménage a un revenu supérieur à 50 000 dollars, cette enquête d’opinion été réalisée en ligne par Environics Research Group du 10 au 24 mars derniers.

La différence de perception la plus marquée se trouve dans le groupe des quinquagénaires, dont la tendance à voir moins d’inconvénients que leurs parents à être endettés est cinq fois plus élevée que celle des autres groupes.

Cette même tendance est seulement deux fois plus élevée chez les propriétaires dans la vingtaine et la trentaine.

Les jeunes prêts à discuter de leurs dettes

Les résultats du sondage laissent entendre que les propriétaires sont également plus à l’aise que leurs aînés de discuter de leurs dettes au sein du couple. En effet, 28 % d’entre eux affirment communiquer davantage que ne le font leurs parents, alors que seuls 8 % des propriétaires ont l’impression de vivre le contraire.

Encore une fois, les propriétaires dans la cinquantaine sont plus nombreux à estimer que leur attitude est différente de celle de leurs parents. En effet, les membres de cette tranche d’âge sont cinq fois plus susceptibles de croire qu’ils communiquent davantage qu’eux, comparativement aux propriétaires dans la vingtaine, qui sont uniquement « un peu plus susceptibles » de le penser.

« Les Canadiens se sentent de plus en plus à l’aise de contracter un emprunt et d’en discuter avec leurs proches, constate Jason Daly, vice-président, Produits, Marketing et Expansion des affaires chez Manuvie. Ce changement pourrait être attribuable à la faiblesse actuelle des taux d’intérêt. Les gens sont moins intimidés par la gestion des dettes qu’ils ne l’étaient dans les années 80 et 90, quand les taux étaient beaucoup plus élevés. »

« Le sentiment d’être libres »

Le sens donné au mot « dettes » semble évoluer également, note Manuvie. En effet, près de la moitié (45 %) des propriétaires interrogés « ont le sentiment d’être libres de toutes dettes même s’ils ont un prêt hypothécaire à rembourser », même si les données varient beaucoup en fonction du groupe d’âge.

Curieusement, plus des deux tiers des propriétaires dans la vingtaine (68 %) ne semblent pas inclure leur prêt hypothécaire dans l’ensemble de leurs dettes. Cette proportion reste de 60 % chez les trentenaires, de 48 % chez les quadragénaires, mais de seulement 29 % chez les quinquagénaires.

Cette variation est peut-être due à la diversité de leurs priorités, croit Jason Daly : « Les jeunes propriétaires sont plus susceptibles d’avoir des dettes de consommation à taux d’intérêt élevé, et ils auraient tout intérêt à en réduire le solde en priorité. Cependant, les propriétaires de 40 à 59 ans ont peut-être déjà remboursé leurs dettes de consommation et se préoccupent davantage de rembourser leur prêt hypothécaire avant de prendre leur retraite. »

Volonté de rembourser ses dettes

Autre enseignement du sondage : même si beaucoup de propriétaires affirment qu’il est plus « normal » d’être endetté aujourd’hui qu’à l’époque de leurs parents, 38 % ont l’impression qu’il leur sera plus difficile de se libérer de ce fardeau que ça ne l’a été pour eux.

En dépit de ces différences générationnelles parfois importantes, le dénominateur commun de tous les groupes d’âge est la volonté de se libérer de ses dettes.

Dans l’ensemble, près de 80 % des propriétaires affirment qu’il s’agit là d’une priorité financière pour eux, cette proportion variant de 75 % chez les propriétaires dans la vingtaine à 84 % chez ceux dans la cinquantaine.

En outre, de façon générale, ils semblent satisfaits de leur progrès vers cet objectif, puisque 86 % des répondants endettés indiquent que leur situation par rapport au remboursement intégral de leurs dettes est « acceptable », « bonne » ou « excellente ».

Conseils de proprios…

Voici quelques-unes des mesures recommandées par les propriétaires qui se sont libérés de leurs dettes à ceux qui tentent de le faire :

• payer le solde total de leurs cartes de crédit (92 %) ;

• effectuer des versements supplémentaires pour rembourser leurs dettes (62 %) ;

• dresser un budget par écrit pour gérer leurs dépenses (51 %) ;

• toujours trouver le taux d’intérêt le plus faible (35 %).


Rémi Maillard

Journaliste multimédia. Santé, environnement, société, finances personnelles. Également intéressé par les affaires publiques, les relations internationales, la culture… Passionné de cyclisme.