Immobilier : meilleur début d’année en cinq ans au Québec

Par La rédaction | 19 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les ventes ont progressé dans la plupart des grandes agglomérations québécoises, et même explosé dans certaines petites ville au premier trimestre, selon les plus récentes données de la Fédération des chambres immobilières du Québec.

Ainsi, 21 494 ventes ont été réalisées de janvier à mars, soit une augmentation de 6 % par rapport à la même période en 2016, ce qui représente le 11e trimestre consécutif de hausses et surtout le meilleur début d’année depuis 2012, souligne la FCIQ, qui regroupe les 12 chambres immobilières de la province ainsi que près de 13 000 courtiers immobiliers.

D’une manière générale, la copropriété a connu un excellent trimestre puisque les 4 660 transactions conclues dans ce segment équivalent à une augmentation de 13 % comparativement au premier trimestre de 2016. De même, les ventes d’unifamiliales et de plex ont crû respectivement de 5 % (15 081 transactions) et 3 % (1 660 transactions).

LES PRIX ONT AUGMENTÉ DE 3 % SUR UN AN

« En dépit des resserrements hypothécaires en vigueur depuis l’automne, l’année 2017 a démarré de belle façon. La vigueur exceptionnelle du marché de l’emploi et la hausse marquée du solde migratoire l’an dernier ont stimulé la demande d’habitations », commente Paul Cardinal, directeur du service d’analyse de marché à la Fédération.

Sur le plan géographique, la région de Gatineau s’est nettement démarquée avec une hausse des ventes de 19 %, loin devant celles de Saguenay [+7 %], Montréal [+6 %], Québec [+5 %] et Sherbrooke [+4 %]). Seule la région de Trois-Rivières a enregistré une légère baisse (-3 %). À noter que plusieurs plus petits centres urbains ont enregistré un bond important du nombre de transactions par rapport au premier trimestre de 2016, notamment Sept-Îles (+55 %), Mont-Tremblant (+49 %), Saint-Georges(+47 %), Rivière-du-Loup (+36 %) et Rouyn-Noranda (+31 %).

Les prix sont quant à eux restés orientés vers le haut et le coût médian d’une maison unifamiliale a atteint 240 000 $ au Québec en mars, soit une croissance de 3 % sur un an. Bien que cette hausse demeure relativement modeste, elle représente néanmoins, en rythme annuel, la plus forte progression en près de cinq ans, observe la FCIQ. Ce sont les régions de Sherbrooke (+9 %), Gatineau (+7 %) et Montréal (+5 %) qui ont affiché les augmentations les plus fortes.

UN MARCHÉ IMMOBILIER PLUTÔT ÉQUILIBRÉ

Par ailleurs, toujours au premier trimestre, le délai de vente moyen s’est replié pour la toute première fois en un peu plus de six ans. Résultat : à l’échelle provinciale, il fallait compter en moyenne 118 jours (-3 jours) pour vendre une propriété résidentielle, toutes catégories confondues.

De son côté, la firme de courtage immobilier Royal LePage a publié hier une étude montrant que, dans l’ensemble, le marché immobilier québécois est plutôt équilibré, contrairement à ses équivalents dans le sud de l’Ontario, en particulier à Toronto, et dans la région de Vancouver, où le phénomène de « surchauffe » est de plus en plus évident (voir l’encadré). Dans la région du Grand Montréal, le prix des propriétés a ainsi connu une hausse de 4,9 % au premier trimestre, comparativement à la même période en 2016. Par conséquent, le prix médian pour l’ensemble des différents types de propriétés dans ce secteur atteint désormais 367 702 $. Pour l’ensemble du Canada, le prix d’une maison a en revanche bondi de 12,6 % sur 12 mois pour atteindre désormais 574 575 $.

À Montréal, le prix médian des maisons à deux étages a grimpé de 5,6 % en l’espace d’un an, pour atteindre 456 158 $, tandis que le prix des maisons de plain-pied a crû de 3 %, s’établissant ainsi à 290 892 $. Le prix des appartements en copropriété a lui aussi enregistré une hausse durant le trimestre avec 4,7 %, pour se fixer à 302 915 $.

« IL Y A UNE EFFERVESCENCE AUTOUR DE MONTRÉAL »

Selon Royal LePage, le dynamisme du marché immobilier au Québec est notamment dû à une demande soutenue. « La confiance des consommateurs québécois, qui indique la part de ceux qui considèrent qu’il s’agit d’un bon moment pour faire un achat important tel qu’une propriété, a frôlé une proportion de 39 % en mars, un résultat de loin supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Cette confiance reflète la résilience actuelle du marché immobilier », explique Dominic St-Pierre, directeur principal de la firme pour la région du Québec.

« L’économie du Québec se porte très bien et le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis 1976. Montréal joue un grand rôle dans cette réussite. On ressent une vraie effervescence autour de la ville, il suffit de regarder les annonces d’investissements se multiplier, comme c’est le cas dans le domaine des technologies et de l’intelligence artificielle », poursuit-il.

L’étude de Royal LePage indique aussi que les ventes des maisons de plain-pied dans la métropole ont légèrement diminué de 1,2 %, tandis que celles des maisons à deux étages ont gagné 4,3 %. Durant cette période, les ventes d’appartements en copropriété, elles, ont bondi de 13,5 % d’une année à l’autre. D’une manière générale, c’est dans l’ouest et dans l’est de l’île que les appartements en copropriété ont trouvé le plus d’acheteurs, avec des hausses de 21,5 % et de 19,7 %, respectivement.

DE PLUS EN PLUS D’ACHETEURS INTERNATIONAUX

Royal LePage rapporte par ailleurs avoir constaté une hausse du nombre d’acheteurs internationaux dans le Grand Montréal. « Bien que les Américains et les Européens trônent toujours en tête des acheteurs étrangers dans la ville, les acheteurs en provenance de la Chine ont été plus nombreux à venir dans la région dans l’espoir de faire l’acquisition d’une propriété, en raison de la valeur du dollar canadien, des nouvelles liaisons aériennes vers Pékin et Shanghaï, et des politiques d’immigration plus restrictives aux États-Unis. La position de Montréal comme l’une des meilleures villes étudiantes internationales contribue aussi à soutenir une image de marque enviable, attirant des acheteurs de l’étranger », détaille Dominic St-Pierre.

Enfin, la firme de courtage immobilier affirme que les nouvelles règles d’assurance hypothécaire mises en place à l’automne dernier ont commencé à affecter le marché immobilier à Québec. « Leur impact sur les acheteurs ne s’était pas fait sentir au moment de leur adoption, mais près de six mois plus tard, nous remarquons que les premiers acheteurs ont plus de difficulté à se qualifier qu’avant pour un prêt hypothécaire. Le phénomène a pour effet de générer plus d’engouement pour les propriétés vendues sous la barre des 300 000 $ », observe Michèle Fournier, vice-présidente de Royal LePage pour la province.

Les prix de l’immobilier flambent à Toronto

Le marché de l’immobilier du Grand Toronto continue de flamber, selon les statistiques publiées hier par Royal LePage. Résultat : le prix d’une habitation y a explosé de 20 % au premier trimestre, comparativement à la même période l’an dernier.

Dans l’ensemble, tout le sud de l’Ontario a enregistré de fortes augmentations au cours des 12 derniers mois. Non seulement Toronto, mais également Richmond Hill, Oshawa, Oakville, Vaughan, Markham, Brampton et Mississauga, entre autres, qui ont chacune subi une hausse des prix allant jusqu’à 31,5 % en l’espace d’un an.

En revanche, souligne la firme, pour la première fois en plusieurs années, les marchés immobiliers de Vancouver et de Toronto progressent dans des directions opposées. « Le marché de Vancouver a perdu de la vitesse tandis que les consommateurs confus ont cessé toute activité après une série d’interventions maladroites de la part des trois niveaux de gouvernement. Alors que la pénurie de logements s’aggrave, Toronto s’est vue accorder sans effort le titre de marché immobilier canadien le plus en vue », relève Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage.

La rédaction