Immobilier résidentiel : Montréal a connu un bon mois

Par La rédaction | 6 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Le marché immobilier résidentiel montréalais a poursuivi sur sa lancée des derniers mois en enregistrant une bonne performance en février.

Quelque 4 081 ventes ont ainsi été conclues au cours du mois écoulé, ce qui représente une augmentation de 5 % par rapport à la même période l’an dernier, selon les données de la Chambre immobilière du Grand Montréal, qui regroupe plus de 9 000 membres courtiers immobiliers.

Il s’agit là d’une 36e hausse consécutive et également du meilleur mois de février depuis 2012, souligne l’organisme.

« LES CONDITIONS DU MARCHÉ SONT DE PLUS EN PLUS SERRÉES »

Sur le plan géographique, cinq des six grands secteurs de la métropole ont enregistré une progression des ventes, Laval étant l’exception à la règle avec un repli de 3 %. Le secteur de Vaudreuil-Soulanges s’est particulièrement distingué avec une croissance de 21 %. Les secteurs de la Rive-Sud (+10 %), de Saint-Jean-sur-Richelieu (+7 %) et de l’Île de Montréal (+5 %) ont eux aussi connu des augmentations importantes, tandis que la hausse du nombre de transactions a été plus modeste sur la Rive-Nord (+2 %).

Comme cela a été le cas lors de 21 des 24 derniers mois, c’est la copropriété qui a connu la plus forte croissance des ventes, grâce à un bond de 14 %. Les maisons unifamiliales et les plex de deux à cinq logements ont pour leur part enregistré des augmentations plus timides, soit de 1 % et de 3 %, respectivement.

Toujours en février, le prix médian des unifamiliales dans la région métropolitaine s’est établi à 310 000 $, soit 6 % de plus qu’un an auparavant. Du côté de la copropriété, le prix médian a crû de 5 %, alors que la moitié des unités ont été vendues à plus de 250 000 $. Enfin, le prix médian des plex a progressé de 1 % par rapport à février 2017, atteignant 481 500 $. « L’accélération de la hausse des prix est le résultat direct de conditions du marché qui sont de plus en plus serrées, elles-mêmes attribuables à un recul de l’offre de propriétés à vendre », commente dans un communiqué Mathieu Cousineau, président du conseil d’administration de la CIGM.

Marché hypothécaire : les petits prêteurs en perte de vitesse au Québec

Les petits prêteurs ont consenti 12 % des hypothèques associées à de nouvelles acquisitions l’an dernier au Québec, soit une baisse de 0,5 % comparativement à 2016, selon un récent rapport de JLR. La firme souligne que ce léger recul constitue « un retournement de situation après plusieurs années de hausse ».

Desjardins a en revanche gagné du terrain dans le marché hypothécaire, puisque le Mouvement a émis 41 % de l’ensemble des actes hypothécaires octroyés dans la Belle Province, ce qui constitue sa meilleure performance des cinq dernières années. De son côté, la CIBC continue elle aussi de progresser dans ce créneau, tandis que la Banque Nationale et la Banque Laurentienne ont au contraire comptabilisé une moins grande proportion des hypothèques émises qu’en 2016.

MONTRÉAL CONCENTRE LA MOITIÉ DES HYPOTHÈQUES

JLR estime cependant que les nouvelles règles du Bureau du surintendant des institutions financières du Canada, qui sont entrées en vigueur le 1er janvier, « pourraient contraindre certains emprunteurs à se tourner vers les prêteurs alternatifs ».

Avec près de 64 000 actes hypothécaires publiés l’an dernier au Registre foncier, la région de Montréal concentre près de la moitié des hypothèques reliées à l’acquisition d’une propriété au Québec. À noter que ce secteur géographique enregistre une plus petite proportion d’actes signés par Desjardins que les autres, même si le Mouvement en a tout de même émis 30 %. A contrario, le territoire est important pour BMO (9 %), RBC (12 %) et pour les « petits » prêteurs (13 %), puisqu’il s’agit de la région où leurs parts de marché sont les plus élevées.

Endettement et ménages à risque

Au 3e trimestre de 2017, l’endettement des ménages au pays a atteint un nouveau sommet à 171,1 % et ce phénomène est « largement » dû à la croissance des prix dans le secteur immobilier, selon JLR. Estimant que « ce haut niveau de dette rend les ménages plus à risque en cas d’augmentation des taux d’intérêt », la firme prévoit que « la remontée des taux hypothécaires, débutée en juillet 2017 et qui risque de se poursuivre au cours de 2018, pourrait être difficile à absorber pour certains propriétaires ».

Toutefois, malgré leur surendettement, les Québécois pourraient plutôt bien s’en tirer, puisque d’après la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le Québec possède la plus faible proportion de nouveaux emprunteurs hypothécaires à risque parmi toutes les provinces canadiennes. Au total, 9,7 % des débiteurs québécois, au dernier trimestre de 2016, étaient dans ce cas, alors que cette proportion grimpe à 11 % ailleurs au Canada.

La rédaction vous recommande :

La rédaction