Incertitudes sur le rendement

Par La rédaction | 17 janvier 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Signe de dollar qui s'efface graduellement.
Photo : pick-uppath / iStock

La hausse des taux d’intérêt et le ralentissement économique bouleversent la donne quant aux profits des sociétés du secteur financier canadien.

C’est peu dire que l’année 2022 a été éprouvante pour les firmes du secteur financier canadien.

Le revenu net des 42 entreprises de l’enquête sur les bénéfices d’Investment Executive a chuté de 19,6 % au cours du semestre achevé le 31 octobre 2022, par rapport à la même période en 2021.

Mais ce constat cache des situations très variables, qui méritent une analyse pour chaque domaine d’activité.

Pour les banques canadiennes, la hausse des taux d’intérêt a permis un renforcement des marges sur leurs prêts. Mais le ralentissement économique les a conduites à augmenter leurs provisions pour pertes de créances, face au risque croissant de défaillances des emprunteurs. Globalement, le semestre s’est achevé sur une note positive, avec une hausse du dividende trimestriel pour huit d’entre elles. L’année 2023 pourrait être celle des regroupements, comme on vient de le voir avec l’acquisition de HSBC Canada par RBC.

Le Mouvement des caisses Desjardins a connu des résultats contrastés, entre la forte baisse du bénéfice net en assurance de dommages, passé de 289 millions de dollars (M$) à 83 millions de dollars (M$). Les profits des activités de services aux particuliers et aux entreprises sont orientés à la baisse. Cependant, les services de gestion de patrimoine et d’assurance vie et santé ont vu croître leurs bénéfices.

Parmi les sociétés financières canadiennes, le semestre a été disparate, certaines voyant une chute de leurs bénéfices, comme ECN Capital (66,7 %) et Accord Financial (37,6 %). La première a revu son modèle d’affaires, tandis que la deuxième a augmenté ses provisions sur pertes de créances, en raison de l’incertitude en matière d’inflation et de hausse des taux d’intérêt qui fait peser sur ses clients.

Le bénéfice net des assureurs vie canadiens aura connu un semestre morose. La Financière Sun Life voit chuter de 40,4 % ses profits, après dépréciation des actifs qu’elle cède au Royaume-Uni. Great-West Lifeco est sur la même tendance avec un recul de 21,1 % de son bénéfice net, en raison des réclamations induites par l’ouragan Ian. Groupe financier iA et Société financière Manuvie ont connu une hausse modeste de leurs profits, alors qu’Empire Vie s’en tire mieux avec une hausse de 32,3 %.

Les autres domaines d’activité montrent des situations contrastées, société par société. Groupe TMX enregistre ainsi une hausse de 29,1 % de ses activités de négociation et de compensation de produits dérivés. AGF, Fiera et RF Capital Group voient leurs revenus nets grimper, alors que Guardian Capital Group enregistre une perte.

À l’inverse, Brookfield Asset Management a enregistré une perte de 549 M$ US de la valeur marchande de ses actifs, comparativement à une hausse de 700 M$ US au troisième trimestre de 2021. Canaccord Genuity a vu ses revenus de services bancaires d’investissement chuter à 43,8 M$, contre 106,3 M$ un an plus tôt. Oppenheimer Holdings a suivi la même tendance avec des profits tombés à 38,4 M$, contre 86,9 M$.

La rédaction