Insolite : ces boulots ennuyants

Par La rédaction | 27 février 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La firme Emolument a demandé à 1 300 professionnels s’ils s’ennuyaient au travail. Et presque sept travailleurs en services financiers sur dix ont répondu oui!

Le secteur se classe au 6e rang des professions les plus assommantes, si l’on se fie à ce sondage. Le droit trône au premier rang, où plus de huit professionnels sur dix déplorent l’ennui que leur inspire leur travail, notamment en raison de tâches jugées répétitives. À l’inverse, seulement 45 % des gens en recherche et développement se morfondent au boulot.

QUAND LE CHEF BÂILLE AUX CORNEILLES…

Surprise! Il n’y a pas une grande différence entre les employés débutants et les PDG. Tous les niveaux d’emploi comptent entre 64 % et 66 % de travailleurs moroses. Environ les deux tiers des PDG interrogés admettent s’ennuyer au boulot. Ce qui pousse Emolument à poser une question incontournable : comment peuvent-ils alors motiver leurs employés?

Cela représente un vrai problème lorsque vient le temps de recruter ou garder une main-d’œuvre plus jeune, rappelle dans un communiqué Alice Leguay, co-fondatrice et chef des opérations d’Emolument.com. « Sans une figure inspirante de meneur ou un défi professionnel excitant pour motiver les plus jeunes membres de l’équipe, ces derniers vont rapidement s’ennuyer, dit-elle. Étonnamment, si l’on se fie à nos données, les PDG éprouvent de la difficulté à motiver leurs équipes, puisqu’ils s’ennuient eux-mêmes, probablement parce qu’ils sont prisonniers de processus administratifs et de gestion qui frustrent leur désir d’implanter leur vision et de diriger leur firme. »

SUISSE QUI SOURIT, ITALIE QUI PLEURE

Les travailleurs malheureux pourront toujours tenter de s’expatrier, car le degré d’ennui semble varier grandement d’un État à l’autre. Ainsi, 83 % des professionnels aux Émirats Arabes Unis et en Italie s’ennuient, tout comme les trois quarts des professionnels américains. À l’inverse, à peine la moitié des Suisses admettent trouver leur emploi lassant.

PIRE QUE LE BURN-OUT?

Le problème de l’ennui au travail a par ailleurs fait l’objet d’un ouvrage intitulé Le bore-out syndrom : quand l’ennui au travail rend fou, du chercheur français en psychologie du travail Christian Bourion. En 2005, ce dernier a scruté des milliers de conversations tenues sur les réseaux sociaux, pour découvrir que les propos tenaient rarement de l’épuisement professionnel, et beaucoup plus fréquemment de l’ennui. Ses recherches subséquentes l’ont amené à constater qu’environ le tiers des travailleurs français sont aux prises avec ce malaise.

Un malaise qui peut devenir grave. En mars 2014, Frédéric Desnard, employé d’une société française de parfum, a intenté une poursuite contre ses patrons. Il les a accusés d’avoir provoqué chez lui le syndrôme du bore-out en ne le faisant travailler que de 20 à 40 minutes par jour. Il en serait devenu si miné par l’anxiété qu’il a fait une crise d’épilepsie et se trouve en arrêt de travail depuis.

Une table ronde diffusée à la radio de Radio-Canada en mars 2016 permet de mieux comprendre ce phénomène. L’écouter pourra toujours vous distraire un moment de… votre ennui!

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