Insolite : quand « Charlie Hebdo » vaut de l’or…

Par La rédaction | 15 janvier 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les victimes de l’attaque terroriste du 7 janvier dans les locaux de Charlie Hebdo ne sont pas toutes enterrées que déjà fleurit une véritable industrie autour du drame, rapporte Le Parisien.

Quelques heures seulement après la fusillade, certains se sont précipités sur le site d’enchères eBay pour vendre à prix d’or le tout dernier numéro, acheté le matin même trois euros (environ quatre dollars), et auquel avaient collaboré les caricaturistes assassinés Cabu, Charb, Tignous et Wolinski.

Mardi, une trentaine d’internautes se le disputaient encore alors que son prix avait atteint le montant absurde de 15 050 euros (21 230 dollars)!

Commerce parallèle

Par ailleurs, le slogan « Je suis Charlie », repris partout dans le monde depuis l’attentat, est devenu le centre d’un commerce parallèle effréné, et ce, bien que l’« inventeur » de la formule, le Français Joachim Roncin, ait cédé tous ses droits.

Dès dimanche, par exemple, des vendeurs se tenaient aux abords du trajet de la manifestation monstre dans les rues de Paris, proposant des t-shirts frappés du fameux slogan.

Et depuis, le commerce autour de Charlie Hebdo n’a fait que s’amplifier, jusqu’à l’arnaque : ainsi, dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu’il n’était pas encore en kiosque, le nouveau numéro de l’hebdomadaire satirique était proposé sur eBay pour… 79 000 euros (111 300 dollars) en « achat immédiat »!

Il s’agit d’un comportement « absolument indécent », s’est indigné Christophe Deloire, directeur général de l’association Reporters sans frontières.

Une imagination sans limite

Sur la plateforme de vente en ligne Amazon, la requête « Je suis Charlie » donnait mardi plusieurs centaines de résultats. On y trouvait de tout, détaille Le Parisien : des T-shirts, des tasses, des étuis d’iPhone, des casquettes, des porte-clés… et même un collier pour chien avec l’inscription « Je suis Charlie » gravée à l’intérieur.

« L’imagination semble sans limite pour faire des profits sur le dos de la tragédie », déplore le quotidien, qui précise que tous ces produits dérivés rapportent certainement très gros à leurs fabricants.

Il suffit pour cela de se rendre sur le site chinois Alibaba, explique-t-il, où on trouve des offres de fabricants installés notamment à Shanghaï proposant les mêmes t-shirts que ceux trouvés sur les sites français pour des prix avoisinants le dollar, selon le volume commandé.

Propriété intellectuelle

Face à ces pratiques mercantiles, certains sites de petites annonces ont en revanche refusé de se prêter à ce triste jeu, se félicite Le Parisien. Ainsi, Priceminister.com a affirmé qu’il avait décidé de n’autoriser « aucun produit alimentant ce business ».

Histoire de couper l’herbe sous le pied des spéculateurs, les éditeurs du dernier numéro de Charlie Hebdo ont décidé qu’il serait tiré à cinq millions d’exemplaires au lieu de 50 000 à 60 000 habituellement.

Quant à l’Institut national de la protection intellectuelle, qui en quelques jours a reçu une soixantaine de demandes de « marque déposée » pour la formule « Je suis Charlie », il a décidé de les rejeter en bloc, invoquant le fait que le slogan est déjà largement utilisé par la collectivité.

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