Interdire les commissions, loin d’être une solution

Par La rédaction | 11 avril 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Changer la façon dont les conseillers sont rémunérés pourrait avoir un impact négatif sur les investisseurs les moins nantis, révèle une récente étude.

La suppression pure et simple des commissions de suivi mènerait directement à une réduction de l’accès aux services financiers pour ceux qui en ont le plus besoin, conclut un nouveau rapport de l’école des politiques publiques de l’Université de Calgary.

Les chercheurs notent qu’en enlevant la rémunération intégrée du conseiller lors de la vente d’un produit financier, on assisterait à « un recul majeur en matière d’accumulation de patrimoine individuel pour l’épargnant et, ultimement, à un impact négatif sur l’économie. »

«Désarrimer le coût du conseil financier du produit lui-même rendrait les points de comparaison précis sur le coût total de détention du produit entre les différents intermédiaires indisponibles pour l’investisseur particulier. Ces points de comparaison sont une condition essentielle à l’efficience du marché», ajoutent-ils.

L’étude note que dans les pays où cette pratique a été mise en œuvre, que ce soit par les exigences du marché ou par les régulateurs, on observe une forte augmentation des coûts totaux des services financiers pour une grande proportion d’investisseurs et de clients.

DES CONSEILLERS MIEUX FORMÉS

Plutôt que d’abolir les commissions de suivi, les chercheurs de Calgary proposent une solution différente pour pallier de potentiels conflits d’intérêts : augmenter l’efficacité et le niveau de professionnalisme des conseillers. Ils suggèrent par exemple d’adopter un seul titre professionnel pour tous les conseillers en services financiers.

« Il faut s’assurer d’avoir des titres qui ne portent pas à confusion et qui reflètent avec justesse la nature des services offerts », peut-on lire dans les résultats de cette recherche.

Cette dernière a reçu le soutien d’au moins un organisme majeur de l’industrie.

« Nous encourageons les régulateurs à considérer sérieusement cette étude lorsqu’ils prendront une décision sur les commissions de suivi qui pourrait priver des milliers de Canadiens d’accès à des services-conseils de qualité dont ils ont besoin afin de bien planifier leur retraite », mentionne Greg Pollock, président d’Advocis.

Ce texte a d’abord été publié sur Advisor.ca. Traduction et adaptation par Pierre-Alexandre Maltais.

La rédaction