Investir ou régler son hypothèque?

Par La rédaction | 19 Décembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Dans le cadre de l’épineux débat visant à savoir s’il est plus indiqué de régler son hypothèque ou d’investir, certaines personnes n’hésitent pas à trancher. Un article du Financial Post, signé Melissa Leong, en atteste.

« Tout de suite après l’élimination des dettes personnelles, le règlement hypothécaire s’impose comme l’un des moyens les plus importants pour prendre sa retraite en étant plus riche », explique Kevin O’Leary, auteur du livre Cold Hard Truth on Family, Kids & Money. « En d’autres termes, oubliez les actions et obligations tant que votre prêt hypothécaire n’est pas une chose du passé », souligne ce dernier, qui ajoute que la maximisation des paiements hypothécaires représente « l’investissement le plus sûr qu’on puisse réaliser . »

Mais, sur ce plan, les avis d’experts divergent, et on en trouvera plusieurs pour dire que tout est une affaire de facteurs à considérer : âge, indice de tolérance au risque, niveau de discipline observé en matière d’épargne, et surtout, quelle option génère les meilleurs avantages fiscaux pour le profil établi.

Calcul et probabilités

En considérant votre situation personnelle, essayez différentes combinaisons, différents calculs. Par exemple, supposons que vous avez constitué une cagnotte annuelle de 5 000 $ dédiée au règlement hypothécaire ou à des investissements en actions ou fonds mutuels. Supposons aussi que vous détenez une hypothèque de 250 000 $ sur cinq ans à un taux de 4 %, selon une période d’amortissement de 25 ans.

Dans ces conditions, votre versement mensuel se chiffre à 1 315,06 $, note Gordon Pape, auteur du livre RRSPs: The Ultimate Wealth Builder et éditeur du bulletin électronique The Internet Wealth Builder. Si le taux actuel devait se maintenir, le montant en intérêts se chiffrerait à 144 513,15 $ une fois l’hypothèque réglée.

« Si vous utilisez les 5 000 $ pour régler le capital hypothécaire au cours des prochaines 16 années tout en poursuivant vos versements mensuels ordinaires, vous aurez tout payé dans un délai de 16,4 années et économisé 56 000 $ en intérêts, » spécifie M. Pape.

Dans le cas où vous auriez décidé d’investir les 5 000 $ dans un portefeuille à 6 % de rendement dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), ce dernier présenterait une valeur de 136 064,40 $ après 16 ans.

À ce moment, la balance de paiement de votre hypothèque se trouverait juste sous la barre des 120 000$. Il serait alors possible de retirer les 136 000 $ libres d’impôt, de payer la balance hypothécaire et de vous retrouver avec 16 000 $ en liquidités. « Toutefois, ce calcul n’est valide que sur la base d’un taux hypothécaire inchangé, un scénario peu plausible », note M. Pape.

Autre facteur à considérer, selon lui : les investissements réalisés dans un compte imposable, qui réduisent naturellement le rendement réel desdits investissements.

« Il importe aussi de considérer que le règlement hypothécaire représente une valeur sûre par rapport aux investissements qui comportent une part de risque. Si vous n’atteignez pas la cible de 6 % ou, pire, si vous perdez de l’argent, plus aucun calcul ne tient », souligne ce dernier.

Au final, M. Pape offre cette réflexion : « le règlement hypothécaire constitue la meilleure option si vous êtes de type plus conservateur et/ou si vous n’avez pas de grandes compétences en matière d’investissements. Mais, si vous êtes à l’aise avec les marchés d’actions ou de fonds mutuels et disposés à prendre certains risques, optez pour l’option investissement, tout en vous assurant que le compte afférent est bien libre d’impôt. »

La rédaction vous recommande :

La plupart des Québécois vont maintenir leur niveau de vie à la retraite

REER c. CELI

La rédaction