Investissements : au tour de la Côte-Nord et le Nord-du-Québec d’être scrutés

Par La rédaction | 11 novembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Desjardins publie aujourd’hui un profil économique ciblant les régions de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, après avoir déjà passé en revue celles de la Mauricie, de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, de Montréal, du Bas-Saint-Laurent, de l’Outaouais, de l’Estrie, des Laurentides, de la Montérégie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de Lanaudière.

Voici quelques-uns de ses points saillants relevés par Chantal Routhier, économiste au Mouvement, concernant notamment le secteur des investissements et les perspectives à long terme pour cette portion du territoire québécois.

VERS UNE AMÉLIORATION EN 2016

Même si la progression du produit intérieur brut (PIB) des deux régions nordiques a été faible cette année, une amélioration est attendue pour 2016, prévoit-elle. Ainsi, au cours de cette période, « le rythme de croissance de l’économie y demeurera plus rapide qu’au niveau provincial ».

En effet, les perspectives sont positives pour le marché du travail, tandis que la bonne tenue de l’économie américaine et l’évolution du huard sous la parité offrent un bon support au secteur manufacturier et que la hausse du revenu personnel disponible stimule l’expansion dans les services.

En outre, poursuit Chantal Routhier, « malgré la conjoncture qui reste difficile dans le secteur minier, plusieurs projets se poursuivent, dont celui de Stornoway, qui continue les travaux de construction à ses installations de la mine Renard ».

ENVIRONNEMENT PROPICE POUR LES MINIÈRES

Toutefois, ajoute l’économiste, comme les prix des métaux de base risquent de demeurer assez bas en 2016, les entreprises du secteur pourraient décider de reporter certains projets d’investissements ou de réduire leur production actuelle.

Néanmoins, la réputation du Québec auprès des sociétés minières s’améliore, selon l’Institut Fraser. Ainsi, le Québec se classe en 3e position au Canada et en 6e dans le monde au palmarès 2014 des endroits où il fait bon investir pour les minières. Un bon résultat qui « pourrait se traduire par l’obtention de nouveaux financements », estime Chantal Routhier.

De même, plusieurs projets d’envergure dans le Nord québécois contribuent également à stimuler les économies locales, notamment le chantier du complexe hydroélectrique La Romaine, les travaux de réfection et de prolongement de la route 138 sur la Côte-Nord et la construction d’une usine de silicium à Port-Cartier.

VERS UN REBOND DES INVESTISSEMENTS

Sans oublier l’Aluminerie Alouette, à Baie-Comeau, qui investira dans son développement technologique d’ici à 2020, et d’autres développements en cours au sein des industries agroalimentaire, maritime et touristique dans les deux régions.

« Soutenus par la poursuite et l’arrivée de nouveaux chantiers, les investissements devraient être en augmentation cette année et en 2016 », croit Chantal Routhier, qui cite en exemples la réfection de la route 389 et les travaux qui seront réalisés dans les infrastructures aéroportuaires de l’île d’Anticosti et de la Basse-Côte-Nord, ainsi qu’aux aéroports de Matagami et de Kangiqsualujjuaq, dans le Nord-du-Québec.

Selon l’Institut de la statique du Québec, les investissements sur la Côte-Nord auraient diminué de 4,3 % en 2014, alors que dans le Nord-du-Québec ils auraient au contraire bondi de 5,5 %. Par ailleurs, les sommes injectées dans le secteur minier ont reculé de 63,6 % sur la Côte-Nord l’an dernier, tandis qu’une hausse de 3 % est survenue dans le Nord-du-Québec.

DES PERSPECTIVES ENCOURAGEANTES

« Les perspectives dans le secteur minier sont évidemment associées de près à celles des prix des métaux. Cette année, ils sont demeurés relativement faibles par rapport aux sommets observés il y a quelques années à peine. Et même s’ils se relèvent un peu en 2016, ils resteront néanmoins inférieurs à ceux de 2014 », commente Chantal Routhier.

Par ailleurs, l’industrie n’est pas à l’abri de nouvelles coupures et des projets pourraient être suspendus, prévient-elle, en citant comme exemples les difficultés du géant Glencore à la fin du mois de septembre et la fermeture de la mine de Cliffs Natural Ressources, en décembre 2014.

Enfin, les retombées économiques du projet d’exploration pétrolière et gazière d’Anticosti pourraient être importantes pour la Côte-Nord, puisqu’il pourrait créer jusqu’à 2 000 emplois sur une base annuelle, alors que 6 800 puits devraient être forés pendant la période d’exploitation qui s’étalerait sur 75 ans, à compter de 2020.

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