Investissements : la Montérégie et le Saguenay à la loupe

Par La rédaction | 8 avril 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
5 minutes de lecture
Financial Planning and Review of Year End Reports

Desjardins publie aujourd’hui deux études de marché ciblant les régions de la Montérégie et du Saguenay – Lac-Saint-Jean, après avoir déjà scruté celles de l’Estrie et des Laurentides.

Voici quelques-uns de leurs points saillants relevés par Chantal Routhier, économiste au Mouvement, concernant le secteur des investissements.

EN MONTÉRÉGIE

À l’instar du reste du Québec, la Montérégie devrait connaître une croissance stable en 2015 avant de s’accélérer légèrement l’an prochain. Durant cette période, elle affichera toutefois des gains économiques « quelque peu inférieurs » à ceux de la moyenne provinciale.

« Ce grand territoire recèle un fort dynamisme et on y recense toutes sortes de projets qui contribueront à stimuler, mais aussi à structurer, son économie », observe Chantal Routhier.

Accroissement démographique marqué

Plusieurs facteurs l’aideront à y parvenir, notamment un accroissement démographique marqué, l’un des cinq plus importants sur le plan régional, ainsi que le maintien des investissements à un niveau élevé, précise-t-elle.

« Et comme il y aura plus de population, on aura besoin de davantage de services de proximité, comme des dentistes, des médecins ou des chauffeurs, ce qui stimulera ce secteur. »

Par ailleurs, explique la spécialiste, « la faiblesse du huard et la croissance de l’économie américaine, qui va être plus rapide cette année, auront un effet positif sur les exportations, et donc le secteur manufacturier devrait bien se comporter dans son ensemble ».

Des projets structurants

• La Vallée-du-Haut-Saint-Laurent accueillera, à Salaberry-de-Valleyfield, la première usine de production de dioxyde de titane au pays (200 M$), sans oublier le Centre mondial de technologies de l’information et de communications en cours de construction à Vaudreuil-Dorion (1,3 M$).

• La région de Longueuil abrite toujours un fort secteur aéronautique. Pratt & Whitney, par exemple, annonce régulièrement de nouveaux investissements, l’un des derniers étant un projet de recherche et développement (1 G$). L’économie locale sera soutenue par les travaux d’infrastructures liés à l’autoroute 30 récemment achevée et la réfection du pont Champlain, par l’expansion de l’industrie aérospatiale et par le développement du secteur commercial (Quartier DIX30, à Brossard) et du marché de bureaux.

• En Montérégie-Est, la ville de Saint-Hyacinthe a décidé de se tourner vers le tourisme d’affaires et veut ouvrir, entre autres, un centre des congrès et un grand hôtel. Du côté des manufacturiers, Teledyne DALSA investira dans le domaine de l’imagerie numérique et des semi-conducteurs (67 M$), un projet qui pourrait créer 300 emplois et en consolider 425 autres à Bromont et à Montréal. À quoi il faut ajouter l’arrivée du siège social de Jean Coutu à Varennes (190 M$).

AU SAGUENAY – LAC-SAINT-JEAN

En 2015-2016, le rythme de l’économie régionale demeurera plus faible que celui de la moyenne provinciale, prévoit Chantal Routhier, tandis que les investissements resteront « à des niveaux historiquement élevés ».

Durant cette période, la croissance économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean devrait s’inscrire en deçà de celle du Québec, estime-t-elle. En effet, compte tenu de l’absence de démarrage de chantiers importants, l’évolution des investissements « risque de se révéler modeste ». En 2013-2014, ceux-ci ont d’ailleurs fléchi de 13,4 % en raison de la fin de grands projets, comme la phase I de l’usine pilote AP60 de Rio Tinto Alcan.

La « locomotive » de l’aluminium

Toujours dans le secteur de l’aluminium, « la bonne nouvelle est que Rio Tinto Alcan a obtenu l’autorisation du gouvernement du Québec de prolonger la durée de vie de ses installations à l’usine Arvida jusqu’à la fin de 2020. Cela dit, remarque Mme Routhier, la compagnie attend que la conjoncture soit meilleure pour lancer les phases II et III de son projet AP60.

Par contre, dans les produits du bois, la demande nord-américaine pour les pâtes et papiers reste pour l’instant « anémique » et des problèmes d’approvisionnement en bois empêchent les scieries de fonctionner à plein régime.

« Consolidation des acquis »

Chantal Routhier croit néanmoins que la situation va s’améliorer : « L’accélération de l’économie américaine et mondiale devrait favoriser, entre autres, la demande pour le bois de sciage et l’aluminium. »

« Le Saguenay–Lac-Saint-Jean consolide ses acquis, en même temps qu’il s’oriente vers une diversification accrue de sa structure industrielle, notamment dans les secteurs manufacturiers, de l’agriculture et du tourisme », résume-t-elle.

Comment attirer et retenir la main-d’œuvre?

Pour lutter contre le vieillissement démographique qui l’affecte particulièrement, le Saguenay–Lac-Saint-Jean a pris diverses initiatives.

Par exemple, l’Université du Québec à Chicoutimi a instauré une formation en médecine dans l’espoir de retenir quelques-uns des finissants. Avec un certain succès puisque, sur la première cohorte, neuf des 34 nouveaux médecins formés à l’UQÀC ont décidé de s’établir dans la région.

Forts gains de productivité

De même, en 2013, le Cégep de Saint-Félicien a lancé une attestation d’études collégiales en production de pâtes et papiers afin de répondre aux besoins de l’industrie papetière locale, où les départs à la retraite vont se multiplier au cours des prochaines années.

« Ce qui est intéressant aussi pour contrer les difficultés liées à la pénurie de travailleurs, c’est l’accroissement de la productivité, relève Chantal Routhier. Et dans ce domaine, la région a obtenu des gains notables, puisqu’entre 2002 et 2012, la productivité par heure travaillée a grimpé d’environ 17 %, contre 8 % dans l’ensemble du Québec. »


La rédaction vous recommande :

Investissements : l’Estrie et les Laurentides en bonne position

La rédaction