« Investisseurs, détendez-vous un peu »

Par La rédaction | 4 mars 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les investisseurs du monde entier devraient « se détendre un peu », car la situation économique « n’est pas aussi mauvaise que le veut la rumeur », indique un rapport de CIBC publié hier.

Rédigé par Avery Shenfeld, économiste en chef à la banque, ce document (en anglais seulement) prend le contre-pied des analyses plutôt alarmistes de plusieurs institutions financières, dont le Mouvement Desjardins.

Avery Shenfeld commence par relever que « bien qu’il a constamment rétrogradé ses perspectives de croissance canadienne et mondiale depuis le deuxième semestre de 2014, la clameur du marché lui donne désormais l’impression d’être un optimiste qui voit la vie en rose ».

« LES NOUVELLES À VENIR DEVRAIENT ÊTRE MEILLEURES »

Pourtant, souligne-t-il, « l’inquiétude n’est pas si élevée que ça dans le consensus des prévisions économiques » et elle provient plutôt « des discussions dans la salle de marché de Wall Street et de Bay Street, ainsi que dans celle de Shanghaï (…) ou parmi les membres du Federal Open Market Committee ».

En réalité, insiste l’économiste, « les perspectives ne sont pas aussi sombres que le craignent certains, et les taux ne sont pas à la tendance négative partout ». Par conséquent, les investisseurs « doivent être à l’affût des signes indiquant que les nouvelles à venir devraient être meilleures, et non pas pire » et il existe d’ailleurs « des forces annonciatrices » en ce sens.

Avery Shenfeld relève en effet que, même si la récession des marchés émergents ou, dans le cas de la Chine, les déceptions quant à la croissance, ont largement contribué au ralentissement économique mondial en 2015, il faut tenir compte de certains « signes positifs ».

SIGNES AVANT-COUREURS D’UNE INVERSION DE TENDANCE

« Les analogies sur lesquelles le marché obligataire s’appuyait pour réduire à néant presque toutes les hausses de taux aux États-Unis au cours des deux prochaines années, avec des taux à 10 ans en dessous de 2 %, ne font qu’ignorer un trop grand nombre de faits sur le terrain », explique-t-il par exemple. Or, poursuit-il, « ces derniers jours, nous observons ce qui pourrait être des signes avant-coureurs de l’inversion de cette tendance ».

Selon lui, les inquiétudes quant à des taux d’intérêt négatifs chez nos voisins du Sud sont par ailleurs « exagérées ».

« Les États-Unis ne prennent pas le chemin du Japon [qui a mené une politique de taux zéro pendant longtemps et, désormais, pratique des taux négatifs], loin de là. Ils ne sont pas non plus assis sur un écart de production massif comme celui qui ronge encore l’Europe, blessée par la zone euro, qui a omis de prendre des mesures de relance budgétaire pendant la grande récession. »

UNE POLITIQUE MONÉTAIRE SANS INFLUENCE

Avery Shenfeld note également que « l’évaluation du Canada par le marché consiste à juste titre en une préoccupation pour les perspectives de croissance à court terme » et que « tout comme la politique fiscale a fait que la zone euro et les États-Unis ont connu une destinée post-récession différente, elle sera déterminante pour remettre l’économie canadienne sur les rails ».

Sa conclusion? « La politique monétaire est ici sans influence, étant donné l’endettement du secteur des ménages et le tassement de l’essor immobilier. On peut s’attendre à ce que le budget fédéral offre un coup de pouce fiscal plus important que ce qui a été évoqué durant la campagne électorale pour éviter que le Canada prenne le chemin du Japon dans la politique monétaire à venir. »

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