Ivanhoé Cambridge et Blackstone s’offrent une partie de Manhattan

Par La rédaction | 22 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec et la société d’investissement américaine vont acquérir un quartier entier de Manhattan, à New York, pour 5,3 milliards de dollars, rapporte l’Agence France-Presse.

L’opération concerne plus précisément Stuyvesant Town et Peter Cooper Village, deux vastes ensembles résidentiels édifiés côte à côte à la fin des années 1940 dans le sud-est de Manhattan.

Selon l’AFP, le lot racheté compte 56 immeubles et 11 200 appartements et les deux investisseurs se sont engagés auprès de la mairie à plafonner les loyers de 5 000 appartements de Stuyvesant Town au moins jusqu’en 2035, et de 1 400 logements de Peter Cooper Village au minimum jusqu’en 2025.

LOGEMENTS ABORDABLES

Ce quartier avait été imaginé au sortir de la Seconde Guerre mondiale par le responsable de l’urbanisme de la ville, Robert Moses. À l’époque, il était destiné en priorité aux anciens combattants, mais visait aussi à proposer des logements abordables aux classes moyennes.

Le loyer des appartements concernés à Stuyvesant Town, aujourd’hui inférieur aux prix du marché, sera maintenu à un niveau accessible aux familles modestes et aux classes moyennes, s’est félicité hier la mairie de New York dans un communiqué.

« Cet accord permettra de s’assurer que [le quartier] demeure le lieu de résidence d’infirmières, d’enseignants et de familles ouvrières », peut-on y lire.

LE FIASCO DE 2006

Ivanhoé Cambridge et Blackstone réaliseront cette acquisition par l’entremise d’une société commune, dont la firme américaine contrôlera 51 % et la filiale de la Caisse de dépôt, 49 %, d’après une source proche du dossier.

Le prix payé par les deux investisseurs est légèrement inférieur aux 5,4 milliards de dollars déboursés à la fin de 2006 par la société immobilière Tishman Speyer et la société d’investissement BlackRock, ce qui en avait fait alors la plus importante transaction immobilière résidentielle de l’histoire des États-Unis.

Mais la transaction, réalisée en pleine bulle immobilière et peu de temps avant le début de la crise des subprimes, s’était révélée un fiasco, rappelle l’AFP. Et quatre ans plus tard, les nouveaux propriétaires avaient fait défaut sur leur emprunt de trois milliards et les créanciers avaient pris le contrôle de l’ensemble immobilier.

IVANHOÉ DÉJÀ PRÉSENT À NEW YORK

Ivanhoé Cambridge, qui possède déjà 2 100 appartements et cinq immeubles de bureau à New York, était depuis un certain temps déjà intéressée par le fait de posséder des bâtiments habités et dégageant « un revenu courant », a expliqué à l’AFP Sylvain Fortier, vice-président exécutif d’Ivanhoé Cambridge.

« C’est un plus d’avoir un accord avec la ville. Cela donne une stabilité », a-t-il ajouté.

Avant cette transaction, Ivanhoé était déjà le principal acheteur immobilier étranger de Manhattan, avec des investissements représentant quelque sept milliards de dollars en dix ans, d’après l’agence Bloomberg.
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