J.P. Morgan Chase aura ses employés bien à l’œil

Par La rédaction | 13 avril 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’ère de surveillance à la Big Brother serait-elle en train de laisser sa place à l’ère du profilage comportemental inspiré du film Minority Report? La question mérite d’être posée alors que la banque américaine J.P. Morgan Chase vient d’implanter un système visant à établir les schémas comportementaux de ses employés. L’objectif : réduire les frais juridiques en identifiant les individus à risque avant qu’ils ne commettent une action répréhensible.

L’institution qui, depuis la crise financière, a payé 36 milliards de dollars US en frais judiciaires de toutes sortes, croit ainsi être en mesure de prévenir d’autres poursuites coûteuses au moyen d’un système basé sur un algorithme tenant compte de différents facteurs, rapporte l’agence Bloomberg.

Absence lors des formations de conformité, non-respect des règles transactionnelles effectuées pour leur compte propre, attitude téméraire face aux risques de marché seront des facteurs pris en considération. À l’instar des courriels, messages texte et transcriptions de conversations téléphoniques qui sont aussi scrutés, compilés et contextualisés.

Si, pour l’heure, le programme ne vise que la section des transactions financières, un déploiement est d’ores et déjà annoncé pour les secteurs Banque d’investissement et Gestion d’actifs en 2016.

« La technologie utilisée a été développée pour les opérations de contre-terrorisme. Nous l’utilisons en rapport avec le langage humain, là où les intentions se révèlent », explique Tim Estes, président-directeur général de la firme Digital Reasoning Systems. « Si vous désirez être proactif, vous devez intercepter les gens avant qu’ils n’agissent », rapporte Bloomberg.

Quand l’autorégulation flirte avec le procès d’intention

Ce choix survient dans un contexte de scandales financiers, où les instances régulatrices pointent du doigt le laxisme des banques en matière de contrôle des pratiques du personnel, ouvrant ainsi la porte à l’optimisation des méthodes d’autorégulation.

Il va sans dire qu’un tel programme soulève une foule de questions éthiques et juridiques, dont celui du procès d’intention qui repose non sur des faits, mais sur des intentions prêtées.

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