JP Morgan devra payer une amende de 1 G$

Par La rédaction | 28 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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JP Morgan Chase, à Manhattan
Photo : JayLazarin / iStock

JP Morgan s’apprête à verser un milliard de dollars aux autorités américaines pour que celles-ci mettent un terme à leurs poursuites pour manipulation sur des contrats à terme sur des bons du Trésor et certains métaux, rapportent Bloomberg et Reuters.

Si l’on en croit les deux agences de presse, le règlement du litige devrait être officialisé dans les tout prochains jours avec le département de la Justice, la Securities and Exchange Commission et la Commodity Futures Trading Commission. L’enquête menée par les autorités américaines a notamment mis en lumière l’existence de spoofing, une pratique consistant à placer de nombreux ordres, puis à les annuler dans la foulée. Or, si cette activité n’est pas répréhensible en soi, elle le devient lorsqu’elle vise à tromper les investisseurs en faisant varier les cours au profit de la banque, expliquent Bloomberg et Reuters.

Dans le cas de JP Morgan, relèvent les deux agences, l’amende d’un milliard de dollars, si elle est confirmée, constituerait un record pour ce type de délits. Toutefois, ajoutent-t-elles, un tel montant n’est pas inhabituel dans le monde de l’industrie financière, où des accords similaires ont déjà été conclus par le passé dans des dossiers de manipulation d’indices et de taux de change. Interrogé par Bloomberg, un observateur du milieu indique également que cette transaction entre les autorités fédérales américaines et la banque n’entraînera aucune restriction des activités de cette dernière.

ACTIVITÉS CRIMINELLES

Ce scandale revient sous les feux de l’actualité alors que plusieurs employés de JP Morgan y avaient déjà été impliqués l’an dernier, en particulier Michael Nowak, ex-responsable de la branche des métaux précieux de l’institution financière américaine. Dans son cas, le département de la Justice avait décidé d’employer les grands moyens, ressortant pour l’occasion des textes de loi habituellement réservés à la lutte antimafia. L’argument du juge fédéral avait alors été que le service de négociation (trading) sur les métaux précieux de JP Morgan avait mené des « activités criminelles » durant plusieurs années. Dans cette affaire, Michael Nowak et deux autres anciens salariés de la banque avaient cependant choisi de plaider non coupables.

L’enquête menée sous la direction de la justice américaine a notamment démontré que les négociateurs (traders) employés par la division des métaux précieux du groupe bancaire avaient acheté et revendu de l’or, de l’argent, du platine et du palladium sur le marché des métaux précieux à partir de leurs bureaux de New York, Londres et Singapour. Or, en décidant en toute connaissance de cause de ne pas honorer plusieurs milliers d’ordres, ils étaient parvenus à fausser la vision des autres acteurs du marché, qui avaient ainsi une image erronée de l’offre et de la demande sur ce créneau.

Bloomberg et Reuters rappellent par ailleurs que Michael Nowak et ses collègues ont également été accusés d’avoir escroqué des clients de JP Morgan « en poussant frauduleusement les prix dans un sens ou dans un autre » pour permettre à la banque « de gagner de l’argent ou d’éviter des pertes ». Selon le procureur général adjoint du département de la Justice, Brian Benczkowski, toutes ces manipulations auraient ainsi rapporté à JP Morgan un total d’au moins plusieurs millions de dollars.

La rédaction