La Baie d’Hudson pourrait quitter la Bourse

Par La Presse Canadienne | 12 juin 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L'édifice de la compagnie de la Baie d'Hudson, sur la rue Ste-Catherine, à Montréal.
Photo : John Malone / 123RF

Les actions de la Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC) ont progressé de 42 % lundi après qu’un groupe d’actionnaires, dont le président exécutif, Richard Baker, a proposé de fermer le capital du détaillant une fois qu’il aura complété la vente de ses derniers actifs allemands pour 1,5 milliard de dollars.

Le groupe, qui détient une participation de 57 % dans HBC, offre 9,45 $ par action en espèces aux autres investisseurs, le même prix payé par l’une des entités de M. Baker au Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario en janvier.

« Nous continuons de croire au potentiel à long terme de HBC, mais il est devenu évident que les défis, les risques et les incertitudes majeurs auxquels HBC est confrontée dans l’environnement de la vente au détail, qui connaît une évolution rapide, seront mieux pris en charge sur un marché privé », a fait valoir M. Baker dans un communiqué.

« Notre proposition, entièrement en numéraire, donnerait aux actionnaires publics de HBC la possibilité d’obtenir une prime substantielle sur leurs actions, immédiatement et de façon certaine, tout en transférant les risques et les incertitudes auxquels HBC est confrontée aux actionnaires en exercice. »

Les actions de HBC, qui ont clôturé la semaine dernière à un creux record de 6,37 $, ont chuté au cours des dernières années, la société ayant du mal à s’adapter à un environnement de détail en mutation.

Le titre a clôturé lundi à 9,07 $, en hausse de 2,70 $, après avoir grimpé jusqu’à 9,40 $ plus tôt dans la séance.

L’accord est conditionnel à la vente, par HBC, de sa participation restante dans une coentreprise immobilière allemande et à la cession de sa coentreprise allemande de commerce de détail pour un montant de 1,5 milliard dans le cadre d’une entente conclue avec son partenaire de coentreprise Signa, également annoncée lundi.

Ces annonces surviennent à quelques jours de la publication des plus récents résultats trimestriels de l’entreprise, attendus jeudi, laquelle sera suivie d’une conférence téléphonique dirigée par la chef de la direction Helena Foulkes. L’assemblée annuelle des actionnaires doit se dérouler le 19 juin.

Dans un communiqué publié lundi, Mme Foulkes a affirmé que le projet de vente de la portion de HBC dans la coentreprise allemande « constituait un jalon passionnant » qui tirait parti de l’immobilier allemand de HBC et qui améliorait sa position financière.

« D’un point de vue stratégique, nous pourrons concentrer pleinement nos ressources sur les activités de HBC en Amérique du Nord, y compris sur nos meilleures occasions de croissance, Saks Fifth Avenue et La Baie d’Hudson. »

DES ANNÉES DE RATIONALISATION

Depuis que Mme Foulkes est devenue chef de la direction en février 2018, HBC a rationalisé ses activités.

En février, elle a annoncé la fermeture des magasins canadiens Déco découverte (la bannière Home Outfitters à l’extérieur du Québec) et la fermeture de certains magasins Saks Off Fifth aux États-Unis et au Canada. Elle a annoncé le 6 mai qu’elle s’était mise à la recherche de solutions stratégiques pour les activités de sa chaîne Lord and Taylor, dont les magasins se trouvent principalement dans l’est des États-Unis.

Sous la direction de M. Baker, HBC a étendu ses activités en acquérant, à la fin 2013, le détaillant de luxe établi à New York Saks Fifth Avenue pour environ 2,9 milliards, dette incluse, ainsi que la chaîne allemande de grands magasins Galeria Kaufhof pour 3,36 milliards en 2015.

Au moment de l’annonce au sujet de Kaufhof, M. Baker avait affirmé que la transaction faisait partie d’un plan visant à transformer Saks Fifth Avenue et sa filiale Saks Off Fifth en marques mondiales.

HBC a précisé avoir formé un comité spécial d’administrateurs indépendants chargé d’examiner la proposition et de faire une recommandation aux autres actionnaires.

Le comité sera présidé par David Leith, ancien responsable des services de banque d’investissement, de financement aux entreprises et aux entreprises chez Marchés mondiaux CIBC et membre du conseil d’administration de HBC depuis novembre 2012.

HBC a ajouté que les actionnaires impliqués dans l’offre avaient informé la société qu’ils ne sont pas intéressés par une autre transaction.

La transaction est assujettie aux conditions de clôture habituelles, notamment celle des actionnaires et d’une « majorité de la minorité » des actionnaires.

Outre M. Baker, le groupe d’actionnaires comprend les sociétés Rhone Capital, WeWork Property Advisors, Hanover Investments (Luxembourg) et Abrams Capital Management.

La Presse Canadienne