La Banque du Canada haussera-t-elle ses taux en 2015 ?

Par La rédaction | 11 Décembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Lorsque Stephen Poloz a pris les rênes de la Banque du Canada (BdC) en 2013, il a hérité d’un taux de financement à un jour mis en place trois ans plus tôt par son prédécesseur.

Depuis, ce taux est resté à 1 % et sa période d’immobilité est maintenant l’une des plus longues des 80 ans d’histoire de la banque centrale, rapporte La Presse canadienne (PC).

Mais aujourd’hui, alors que l’économie canadienne montre des signes de reprise, est-ce que 2015 pourrait être l’année où le gouverneur de la BdC le haussera? Et si oui, à quel moment?

« Je ne sais pas à quel point il est impatient de toucher à ça », a déclaré à la PC le président de l’Institut C.D. Howe, Bill Robson, qui croit malgré tout qu’une telle hausse aura bien lieu l’an prochain, puisque les perspectives économiques sont de plus en plus positives.

Les ménages peu affectés par une hausse

Même s’il ne s’attend pas à d’importantes augmentations dans un avenir rapproché, il prévoit que la banque centrale accroîtra son taux directeur à 1,25 %, puis, peut-être, à 1,5 % six mois plus tard.

Or, une fois que le taux directeur de la Banque centrale aura commencé à grimper, les entreprises de partout au pays vont voir leurs coûts d’emprunt augmenter, tout comme les consommateurs qui prendront des prêts pour acheter des automobiles ou des habitations.

Selon Ian Lee, professeur de la Sprott School of Business de l’Université Carleton, à Ottawa, les entreprises ressentiront l’effet d’une hausse des taux dès le début, mais pour les ménages celui-ci sera beaucoup plus discret.

Par ailleurs, a-t-il indiqué à la PC, plusieurs consommateurs devraient parvenir à éviter le choc initial, car les taux de leurs emprunts ou hypothèques sont fixes.

Une hausse vers la fin mai?

De plus, ce spécialiste anticipe que les taux augmenteront sans doute d’un quart de point de pourcentage à la fois seulement, ce qui fera en sorte que les hausses à venir seront plus faciles à gérer que les niveaux vertigineux observés au pays au début des années 1980.

L’Organisation de coopération et de développement économiques a pour sa part récemment prédit que la BdC commencerait à hausser son taux directeur vers la fin mai, en raison d’une croissance de l’inflation.

Pour le professeur de sciences économiques Christopher Ragan, de l’Université McGill, cité par la PC, les hausses de taux d’intérêt sont fondamentalement une bonne chose, car « elles témoignent d’une économie plus vigoureuse ».

La mise en place de faibles taux d’intérêt vise à encourager les gens à dépenser en période de faiblesse économique, note-t-il, tout en précisant que la politique monétaire est un « bel instrument mal taillé » qui ne peut pas contrôler ceux qui empruntent trop.

Endettement record des consommateurs

« Certaines personnes ont trop de dettes, mais pas tout le monde. Certaines entreprises ont probablement elles aussi trop de dettes, mais ce n’est pas le cas pour toutes les firmes. Et la politique monétaire ne peut tout simplement pas s’attaquer à ce problème », a-t-il conclu.

Selon un rapport publié au début du mois par l’agence de crédit Equifax Canada, les Canadiens ont accumulé collectivement des dettes totalisant plus de 1 500 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 7,4 % par rapport à l’an dernier.

En excluant les dettes hypothécaires, ils doivent en moyenne 20 891 dollars chacun.

Autant de données qui soulèvent des questions sur l’impact que pourrait avoir même une légère hausse des taux d’intérêt sur les consommateurs qui ont abusé du crédit peu coûteux, souligne la PC.

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