La Banque du Canada satisfaite de son bilan

Par La rédaction | 28 mars 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Banque du Canada a publié jeudi son rapport annuel 2015, dans lequel elle justifie la baisse du taux directeur à deux reprises l’an dernier et revient longuement sur sa politique de gestion des différents risques.

Mais la Banque du Canada est aussi le banquier du gouvernement fédéral et, à ce titre, elle en gère les soldes de trésorerie, procède à des adjudications de titres de la dette publique, gère le Compte du fonds des changes et les réserves de liquidités internationales du Canada, et administre le Programme de placement de titres sur le marché de détail.

À ce chapitre, la Banque présente un résultat net de 1 175,8 M$ pour 2015, en hausse de 4 % par rapport à l’exercice précédent. Le total des charges a diminué de 18,1 M$, surtout en raison de la baisse de la production de billets de banque et de la réduction des coûts afférents aux immeubles. Conformément aux exigences de la Loi sur la Banque du Canada, en 2015, elle a ainsi versé au receveur général du Canada ses revenus excédentaires, soit 1 189,5 M$. Et la valeur des billets de banque en circulation a augmenté de 8 % dans le courant de l’année dernière.

« Ensemble, nous avons fait en sorte d’être prêts à répondre au contexte économique et financier complexe et en pleine mutation du pays, affirme le gouverneur de la Banque, Stephen S. Poloz, en introduction du rapport annuel. Être prêts, c’est maintenir nos normes d’excellence dans les quatre fonctions de la Banque : politique monétaire, système financier, gestion financière et monnaie. »

Ainsi, la Banque du Canada a pour mandat de favoriser la prospérité économique et financière du pays. Sa méthode pour s’acquitter de ce mandat est de maintenir l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible, de soutenir la fiabilité et l’efficience du système financier en faisant office d’agent financier pour le gouvernement du Canada et de fournir aux Canadiens des billets de banque qu’ils peuvent utiliser en toute confiance.

DÉCISIONS CONTROVERSÉES

En matière de politique monétaire, le rapport justifie la décision prise par la Banque d’abaisser son taux directeur en janvier, puis en juillet.

« Il va sans dire que les événements de 2015 ont démontré les avantages d’une bonne préparation, écrit M. Poloz. La Banque a déployé des efforts importants ces dernières années en vue de la modélisation du secteur des ressources du Canada et de son interaction avec le reste de l’économie. Grâce à ces efforts, lorsque les cours du pétrole se sont effondrés dans les dernières semaines de 2014 et au début de 2015, la Banque était bien placée pour comprendre la suite des choses. C’est ce qui nous a donné la confiance nécessaire pour abaisser notre taux directeur en prévision de la propagation des effets. J’ai été très fier que le personnel de la Banque fournisse des orientations claires tout au long de l’année, même si nos décisions ont parfois été controversées. »

Le rapport revient également sur les efforts déployés afin de rendre le système financier tant canadien que mondial plus stable et efficient. À ce sujet, la Banque dit avoir contribué aux progrès enregistrés en 2015, notamment par des indications sur les indices financiers de référence, les produits dérivés de gré à gré et le secteur bancaire parallèle.

Sur le plan de la monnaie, un nouveau billet de banque de 20 $ a été émis en septembre pour rendre hommage à Élizabeth II, devenue le monarque au plus long règne de l’époque moderne au Canada. Des consultations ont également été lancées en vue de l’émission du billet qui commémorera les 150 ans de la Confédération en 2017.

GESTION DES RISQUES

Le rapport revient enfin sur la manière dont la Banque du Canada gère les risques liés à son activité.

« En tant que banque centrale, la Banque du Canada fait face à un environnement complexe et spécialisé dans lequel elle gère un éventail de risques – tant stratégiques qu’opérationnels et financiers – découlant à la fois de facteurs externes et de ses propres activités, peut-on lire. La Banque doit donc faire preuve de jugement pour peser et gérer les risques à la lumière de leur incidence éventuelle sur sa crédibilité et sa réputation, ainsi que sur sa capacité d’atteindre ses objectifs à long terme. »

La Banque explique gérer les risques stratégiques en analysant continuellement l’environnement, en maintenant de vastes réseaux de relations et de connaissances, ainsi qu’en menant des recherches pour trouver et élaborer des solutions au titre des politiques et des opérations.

Sur le plan des risques financiers, elle a mis sur pied un Bureau de surveillance qui exerce ses fonctions indépendamment des activités de l’institution, suit de près les risques financiers associés au bilan de la Banque et rend compte de ses observations.

Enfin, comme elle évolue dans un contexte de plus en plus complexe sur le plan de la sécurité et du profil des menaces, la Banque est exposée à des risques liés à la continuité des opérations, à la cybersécurité, ainsi qu’à la sécurité des lieux et du personnel. En 2015, elle a continué à investir dans le renforcement de sa résilience organisationnelle et de sa posture de sécurité.

Elle met également l’accent sur le recrutement et la fidélisation des employés qualifiés dont elle a besoin. Mais elle doit composer avec l’offre restreinte d’économistes, de spécialistes du secteur financier et de professionnels de domaines spécialisés comme la cybersécurité, ainsi que la vive concurrence qu’elle doit affronter pour attirer les candidats de ces secteurs.

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