La Banque Laurentienne ne prend plus la monnaie

Par La rédaction | 30 septembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : osarieme / 123RF

Quelle ne fut pas la surprise de Julien Perrotte lorsqu’il est venu déposer ses rouleaux de pièces de monnaie à sa succursale bancaire et que la commis lui a refusé sa requête. L’employée de la Banque Laurentienne lui a ainsi appris que ce n’était plus un service offert par l’institution financière et qu’il devrait échanger ses pièces chez un commerçant.

« Ça n’a pas de sens », affirme l’homme à CBC News qui s’était donné la peine de rouler pour 800 dollars de pièces de monnaie. Surpris par le refus qu’il a essuyé, il a appelé le service à la clientèle de la Banque Laurentienne pour voir s’il n’y avait pas une erreur, mais on lui a appris qu’il s’agissait d’une nouvelle politique et qu’il devait donc transformer ses pièces en billets pour pouvoir déposer son argent.

« J’étais plutôt exaspéré, a déclaré M. Perrotte, qui est client de la Banque Laurentienne depuis 15 ans. C’est tellement absurde…. Tout le monde a des pièces de monnaie. Les pauvres comme les riches. »

Celui qui travaille comme expert en sinistre pour un assureur indépendant affirme ne pas avoir le temps de magasiner des petits commerces qui prendraient sa monnaie. Il refuse également d’échanger ses pièces à une machine Coinstar, qui lui prendra des frais pour ce service.

SE TOURNER VERS LE CONSEIL

La Banque Laurentienne a déclaré par voie de communiqué que son réseau de succursales offrait maintenant des conseils et non plus les services traditionnels. Hélène Soulard, la porte-parole de l’institution, a précisé que le « seul service qui n’est plus offert dans notre modèle 100 % Conseils aux clients détaillants est le dépôt de pièces ».

Julien Perrotte se demande toutefois si cette décision n’est pas le signe que la Banque Laurentienne a plus de difficultés qu’elle ne le laisse entendre.

Rappelons qu’en février, la banque a déclaré qu’elle mettrait à pied environ 300 employés et fermerait 50 succursales cette année afin d’économiser jusqu’à 20 millions de dollars par année en frais d’exploitation et qu’en juillet, elle a annoncé qu’elle éliminait progressivement les caissiers dans ses établissements.

Dans son rapport trimestriel qui se terminait en juillet, la Banque a déclaré un bénéfice de 47,8 millions de dollars, en baisse de près de 13 % par rapport à l’année précédente.

OBLIGER LES BANQUES À OFFRIR CE SERVICE?

Julien Perrotte, qui craint que d’autres banques suivent l’exemple de la Banque Laurentienne, se demande si la Monnaie Royale Canadienne ne devrait pas s’assurer que les banques prennent les pièces de monnaies qu’elle distribue.

Le porte-parole de la Monnaie Royale Canadienne, Alex Reeves, a rétorqué que le mandat de la société d’État se limite à la fabrication et à la distribution de monnaie canadienne. « Les entreprises canadiennes sont libres de déterminer les formes de monnaie légale qu’elles accepteront à titre de paiement ou de dépôt », a-t-il déclaré dans un courriel à CBC News.

Pour le moment, la majorité des institutions financières acceptent toutefois les dépôts en espèces et de prendre les pièces de monnaie roulées dans leurs succursales. Julien Perrotte a donc décidé de changer de banque.

« J’adore ma banque. J’habite tout près, on est voisins. C’est une belle banque, mais au bout du compte, s’ils ne veulent pas prendre mon argent, je changerai de banque », dit-il.

La rédaction