La Banque mondiale s’attaque au jargon financier

Par La rédaction | 30 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Businessman holding paper that say blah blah blah

L’économiste en chef de la Banque mondiale en a marre du jargon financier incompréhensible et entend bien changer les choses, envers et contre tous.

L’Américain Paul Romer a en effet demandé à ses équipes d’adopter « un langage moins opaque et plus concis », rapporte Le Monde.

Mais cette exigence a semble-t-il fait grincer des dents plusieurs employés et responsables de l’institution basée à Washington, précise le quotidien français, qui évoque des « susceptibilités froissées ».

Celui que la presse américaine a souvent jugé « nobélisable » pour ses travaux sur les théories de la croissance vient d’être déchargé d’une partie de ses responsabilités à la tête du service de la recherche seulement huit mois après avoir pris ses fonctions, souligne le journal.

« LA RUMEUR DIT QUE JE N’AI PAS ÉTÉ GENTIL »

« Apparemment, la rumeur dit que quand j’ai demandé qu’on écrive plus clairement, je n’ai pas été gentil. Et que je massacre des chatons dans mon bureau », ironise l’économiste dans un message publié sur son blogue la semaine dernière.

Déjà très critique de ses (nombreux) confrères qui appliquent des modèles mathématiques à l’économie, ce qu’il considère comme déconnecté de la réalité, Paul Romer a entamé un nouveau combat, cette fois contre la « langue de bois de la finance » et autres pesanteurs bureaucratiques au sein de la Banque mondiale.

Son objectif? « Raccourcir les rapports, comme les courriels ou les interventions, quitte à interrompre les bavards impénitents en plein exposé. Et, surtout, débarrasser les publications de leur surabondance de bankspeak, comme un groupe de chercheurs a surnommé, en 2015, le jargon technique et abstrait propre à l’institution », détaille Le Monde.

LE PROCHAIN RAPPORT DE LA BANQUE SERA PLUS COURT

Une guerre qu’il a peut-être commencé à gagner, souligne le quotidien. Le prochain rapport de l’institution sur les prévisions économiques mondiales qui doit être publié dans quelques semaines est déjà plus court d’un tiers que celui de l’an dernier, se félicite l’économiste sur son blogue.

« Il y a des problèmes culturels à la Banque », reconnaît-il, tout en niant que sa « rétrogradation » à la seule fonction d’économiste en chef constitue un désaveu de la haute direction de l’organisme. « C’est un boulot formidable, bien mieux que celui de gestionnaire! », conclut-il.

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