La Banque Nationale prévoit une hausse des mauvaises créances

Par La rédaction | 25 février 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Banque Nationale veut séduire les millionnaires de l’Ouest

La Banque Nationale prévoit que ses pertes sur créances augmenteront cette année, du moins si les bas prix de l’énergie continuent de plomber les provinces pétrolières de l’Ouest, rapporte La Presse canadienne.

Sans une remontée des cours du pétrole, certains prêts octroyés à des producteurs pourraient en effet contraindre l’institution financière à provisionner des montants supplémentaires.

Au premier trimestre (terminé le 31 janvier), ses pertes sur créances ont déjà atteint 63 M$, tandis qu’elles se chiffraient à 61 M$ au trimestre précédent et à 54 M$ à la même période en 2015.

« EXPOSITION FAIBLE ET GÉRABLE »

Le président et chef de la direction de l’institution a néanmoins tenu à se faire rassurant. « J’aimerais rappeler à tous que notre exposition […] dans les régions pétrolières du Canada est faible et gérable », a indiqué Louis Vachon, au cours d’une conférence téléphonique avec des analystes financiers.

Malgré tout, la sixième plus importante banque au pays a décidé de relever de cinq points de base sa fourchette de pertes sur créances, qui devrait être comprise entre 0,25 et 0,35 point pour l’exercice en cours.

« Les prix de l’énergie et les activités de fusions et acquisitions dans le secteur devraient déterminer si nous allons ou non terminer l’exercice au bas de la fourchette », a pour sa part indiqué le premier vice-président à la direction, gestion des risques, Bill Bonnell.

1 % À 2 % DE CROISSANCE JUSQU’EN 2018

Au total, les provinces de l’Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador représentent 9,6 % des prêts octroyés par la Banque Nationale, comparativement à 82,6 % pour le Québec et l’Ontario.

En dépit de la morosité économique de l’Ouest canadien, Louis Vachon s’attend à ce que les conditions demeurent stables dans le centre du pays, où la faiblesse du huard stimule à la fois le secteur touristique, les exportations et le secteur manufacturier.

« Nous prévoyons une faible croissance économique au Canada et aux États-Unis pour les trois prochaines années, a-t-il prévenu. Pas de récession, mais une faible croissance de 1 % à 2 % par année. »

LA MAPLE BANK PLOMBE LES BÉNÉFICES

Rappelons que la Banque Nationale a vu ses profits chuter de 37 % au premier trimestre, principalement en raison de la radiation de sa participation dans Maple Financial Group (MFG). Elle a réalisé un bénéfice net de 261 M$ (67 ¢ par action), en forte baisse par rapport aux 415 M$ (1,16 $ par action) enregistrés il y a un an.

Le 7 février, l’institution financière avait confirmé la radiation de sa participation de 24,9 % dans MFG, qui exploitait la Maple Bank, en Allemagne. Les activités de cette filiale avaient auparavant été suspendues par l’autorité fédérale allemande de réglementation du secteur financier (BaFin) en raison d’allégations de fraude.

Déduction faite des impôts, l’impact de la radiation s’est traduit par une incidence négative de 145 M$ sur les résultats du premier trimestre. Même si la banque ne s’attend pas à être poursuivie dans ce dossier, elle a avisé les autorités financières allemandes de son intention de rembourser tout dividende obtenu par le biais d’activités qui seraient jugées malveillantes.
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