La BdC pourrait envisager un taux directeur sous 0 %

Par La rédaction | 9 Décembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Stephen S. Poloz, gouverneur de la Banque du Canada.

La Banque du Canada (BdC) a affirmé pour la première fois hier qu’elle pourrait éventuellement faire reculer son taux directeur en deçà de 0 % si le pays était confronté à une crise économique et financière aussi importante que celle de 2008.

Assurant avoir « mis à profit » les leçons qu’elle en a tirées, l’institution fédérale a annoncé qu’elle venait d’actualiser son cadre d’application des mesures de politique monétaire non traditionnelles.

« Nous n’avons pas besoin de [telles] politiques à l’heure actuelle et nous ne nous attendons pas à devoir les utiliser. Toutefois, c’est faire preuve de prudence que d’être prêts à toute éventualité », a déclaré Stephen S. Poloz.

Le gouverneur de la banque centrale a précisé qu’un taux directeur négatif pour encourager les dépenses était l’un des nombreux outils potentiels non traditionnels que l’institution fédérale pourrait choisir d’utiliser dans le cas « peu probable » d’une nouvelle crise.

RÉDUIRE LES RISQUES

Elle pourrait également « fournir des indications prospectives sur la trajectoire future de son taux directeur », « stimuler l’économie en procédant à des achats massifs d’actifs » (ce qu’on appelle l’« assouplissement quantitatif »), ou encore « accorder un financement pour favoriser l’accès au crédit dans les secteurs importants de l’économie ».

Tous ces instruments sont conçus pour réduire au minimum les distorsions sur les marchés et les risques liés au bilan de la BdC.

Aujourd’hui, elle estime que la valeur plancher de son taux directeur se situe autour de -0,5 %, ce qui est inférieur au plancher de 0,25 % établi en 2009, a précisé Stephen Poloz.

« Même si nous sommes maintenant d’avis que l’on peut pousser les taux d’intérêt sous zéro, il existe encore une valeur plancher », a-t-il souligné.

« UN MONDE MARQUÉ PAR L’INCERTITUDE »

« Nous ne pouvons donc pas nous montrer désinvoltes quant à l’ampleur de la marge de manœuvre dont nous disposons encore. De plus, certains signes montrent que les consommateurs et les entreprises réagissent moins aux baisses de taux d’intérêt lorsque ceux-ci sont déjà très faibles », a-t-il ajouté.

Stephen Poloz a néanmoins souligné que le simple fait d’énumérer des mesures de politique monétaire ne devait pas être interprété comme un signe que la BdC s’apprêtait à y avoir recours.

« J’espère sincèrement que nous n’aurons jamais à nous en servir, a-t-il déclaré. Toutefois, dans un monde marqué par l’incertitude, la banque centrale doit être prête. »

« Quelle que soit la situation, [notre] principal objectif demeurera l’atteinte de la cible d’inflation », a conclu le gouverneur.

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