La BdC réduira-t-elle ses taux le 20 janvier?

Par La rédaction | 14 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Les marchés ont beau escompter une baisse des taux de la Banque du Canada (BdC) avec une probabilité d’environ 25 %, rien n’est encore joué, selon la dernière note de Desjardins Études économiques.

La décision de la BdC, qui sera rendue publique la semaine prochaine, sera accompagnée de la publication du Rapport sur la politique monétaire ainsi que d’une conférence de presse du gouverneur Stephen Poloz.

Dans le contexte actuel, trois éléments « rendent l’hypothèse d’une baisse des taux plausible », indique Jimmy Jean, économiste principal chez Desjardins.

INDICATEURS DÉCEVANTS

Le premier est la situation économique. L’analyste observe que « les données mensuelles les plus récentes sur le commerce international, la fabrication, les ventes de gros, l’Indice des prix à la consommation et le produit intérieur brut réel ont toutes été en deçà des attentes ».

Et « même si les estimations de la balance commerciale et de l’emploi reçues en janvier ont réussi à dépasser les prévisions […], les détails au sein de ces rapports se sont faits peu rassurants », tandis que le rapport sur les mises en chantier de décembre publié mardi « n’a que rallongé la liste des indicateurs décevants ».

« SIGNAUX PRÉOCCUPANTS »

Le deuxième élément qui milite en faveur d’une réduction des taux de la BdC demeure les « signaux préoccupants concernant l’investissement des entreprises et les intentions d’embauche » révélés par une enquête de la BdC plus tôt cette semaine.

Autrement dit, « les capacités excédentaires sur le marché du travail pourraient continuer d’augmenter, mettant davantage de pression baissière sur la mesure intégrée de l’écart de production utilisée par la BdC », estime Jimmy Jean.

CHUTE DES COURS DU BRUT

Troisième élément : la dégringolade du prix du pétrole brut. Le baril du West Texas Intermediate s’approche des 30 $US, alors que celui du Western Canada Select se négocie à quelque 16 $US, soit 22 $CAD.

« Considérant [que la BdC] a réduit ses taux par surprise il y a environ un an en réaction à la tendance du pétrole brut, il est raisonnable de supposer que le pétrole fait partie de la fonction de réaction », note Jimmy Jean.

VERS UN STATU QUO?

Alors, baisse des taux ou pas? Dans un discours prononcé le 7 janvier, le gouverneur Poloz a souligné qu’un engagement à une monnaie flottante est probablement le meilleur outil politique actuellement, mais que la patience était de mise. L’analyste de Desjardins juge donc que « pour l’instant, la BdC peut se permettre encore d’attendre pour évaluer la situation ».

Il anticipe donc plutôt un statu quo, et ce, « d’autant plus que le gouvernement fédéral devrait détailler ses propres initiatives de soutien [à la devise canadienne] ce printemps ».

La rédaction vous recommande :

La rédaction