La Bourse vous inquiète? Pas de panique!

Par La rédaction | 2 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
la mer calme
Photo : Allexxandar / istockphoto

Lorsque la Bourse chute, comme cela a été le cas ces derniers jours, la tentation est grande de chercher à tout prix une explication et de vouloir consulter sa boule de cristal… ce qu’il ne faut surtout pas faire, met en garde le New York Times.

Dans une récente chronique (en anglais) publiée par le quotidien new-yorkais, Ron Lieber estime en effet que l’investisseur à long terme devrait au contraire plutôt « respirer par le nez » et « dormir sur ses deux oreilles ».

« Si la propagation du coronavirus a servi de catalyseur [à la baisse actuelle], personne ne sait exactement pourquoi le marché a évolué comme il l’a fait, et notamment si les difficultés économiques sous-jacentes ont contribué à l’importance de la chute », explique notamment le chroniqueur américain. De plus, ajoute-t-il, personne ne peut prédire de quelle façon le COVIS-19 affectera les États-Unis et le reste de l’Amérique du Nord, ni si son impact économique à court terme réduira les profits escomptés à long terme.

NE JAMAIS PERDRE DE VUE LE LONG TERME

Dans ces conditions, poursuit l’analyste, tous les investisseurs à long terme, en particulier ceux qui économisent pour leur retraite, peuvent miser sur le fait que posséder des actions « s’est toujours avéré un bon moyen d’acheter un petit morceau de capitalisme ». La preuve? « Il suffit de s’accrocher assez longtemps à un portefeuille bien diversifié, car le système a, jusqu’à présent, toujours eu tendance à rembourser généreusement les personnes patientes pendant six ou sept décennies de travail et d’épargne. »

Pourtant, admet Ron Lieber, des baisses comme celles que les investisseurs ont connues ces derniers temps sont « rarement rassurantes ». D’autant plus que l’épidémie de coronavirus pourrait avoir d’importantes implications économiques, surtout si elle force des millions d’Américains à rester confinés chez eux durant un certain temps. Si jamais cela devait se produire, prévient le chroniqueur, chaque investisseur devrait se rappeler la chose suivante : si les actions permettent à son épargne de lutter contre l’inflation, le marché n’est pas un indicateur absolu de l’état de ses finances personnelles, surtout dans une optique de long terme.

Graphique à l’appui, Ron Lieber rappelle qu’un particulier qui aurait investi en Bourse pendant une bonne partie de la dernière décennie aurait réalisé « plus de 180 % de gains sur papier, même avec quelques jours difficiles ». Un phénomène qu’il juge « incroyable », puisque, historiquement, les marchés haussiers ne durent en général pas aussi longtemps. Son diagnostic? « C’est peut-être la fin [du cycle actuel], les actions vont peut-être diminuer de 10 % et stagner durant un certain temps. Ou peut-être chuteront-elles de 20 %, voire de 40 %. Mais quel que soit le moment où elles atteindront le creux de la vague et recommenceront à monter, il est probable que le prix moyen que vous aurez payé pour vos actions au cours des 10 ou 15 dernières années sera plus élevé. »

DÉTENIR UN PANIER D’ACTIONS DIVERSIFIÉ

Le chroniqueur met ensuite les investisseurs en garde contre tous les « spécialistes » qui sonnent l’alarme dans les médias, notamment les réseaux de télévision. En effet, insiste-t-il, il est toujours intéressant d’essayer de savoir pourquoi ils agissent ainsi. « Plusieurs d’entre eux sont des investisseurs professionnels qui essaient de prendre le pouls des marchés en vendant au prix fort et en achetant à prix faible ou orienté à la baisse. Or, l’objectif d’un particulier n’est pas le même, puisqu’il consiste à trouver un moyen de placer son argent dans un investissement qui croîtra au fil du temps à un rythme supérieur à celui de l’inflation, le tout sans prendre le risque de tout perdre à l’occasion d’une crise majeure. » La solution? « Posséder un grand panier d’actions et payer très peu pour ce privilège, par exemple via un fonds commun de placement indiciel ou un fonds négocié en Bourse, est généralement la meilleure façon de mettre en œuvre une telle stratégie », conseille Ron Lieber.

« Les actions sont faites pour le long terme, puisqu’il peut s’écouler plusieurs décennies entre le début dans la vie active et l’arrivée d’un enfant ou le départ à la retraite, insiste le chroniqueur du New York Times. Dans ce dernier cas, il est important de garder à l’esprit que l’idée principale est de vivre encore au moins 20 ans, ce qui suffit généralement pour que les actions aient le temps de rebondir en cas de baisse prolongée du marché boursier. » En revanche, ajoute l’auteur, une personne qui s’apprête à payer les études postsecondaires de ses enfants ou qui souhaite se constituer un fonds pour acheter une maison dans les deux ans à venir n’aura pas intérêt à détenir beaucoup d’argent en actions.

La rédaction