La Chine domine la fintech mondiale

Par La rédaction | 18 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Qu’il s’agisse de valeur des éléments d’actifs, d’innovations ou d’extension géographique, la Chine domine largement le secteur de la fintech mondiale, rapporte Le Monde.

Citant un classement (en anglais seulement) réalisé le mois dernier conjointement par KPMG et H2 Venture, le quotidien français constate que les start-up chinoises spécialisées dans la finance occupent les trois premières places du podium (voir l’encadré).

À la première place du top 100, trône Ant Financial, également connu sous le nom d’Alipay, qui est la branche financière d’Alibaba, le chef de file chinois du commerce en ligne. Son portefeuille électronique équipe plus de 520 millions de Chinois. Juste derrière se trouvent deux autres firmes de l’empire du Milieu moins connues en Occident : l’assureur ZhongAn, qui agit uniquement sur Internet, et Qudian, une plate-forme de prêts entre particuliers, qui s’adresse à tous ceux qui ne peuvent emprunter auprès des banques, notamment les étudiants, les jeunes salariés ou des PME.

UN SECTEUR SOUTENU PAR L’ÉTAT

Deux compagnies chinoises figurent encore parmi les 10 premières au palmarès de KPMG et H2 Venture : Lufax, une plate-forme d’investissement en ligne, et JD Finance, la branche financière du numéro deux du commerce en ligne (JD.com) en Chine.

La première nord-américaine, qui arrive en 4e position, est Oscar, une firme offrant de la gestion de soins de santé et la réduction de leur coût. Elle est suivie d’Avant, spécialisée dans l’offre de crédit aux particuliers chez nos voisins du Sud. À noter que le classement prend notamment en compte la valeur des éléments d’actifs, les innovations et l’extension géographique des entreprises du secteur. « La fintech en Chine est plus avancée qu’en Europe. Le gouvernement et les géants de l’Internet Alibaba et Tencent ont fortement soutenu les nouveaux venus. Surtout, ils sont en concurrence avec des vieilles entreprises d’État très mal gérées, qui ne s’occupent pas des consommateurs », explique dans Le Monde Shaun Rein, consultant et auteur d’un livre sur l’innovation en Chine (The End of Copycat China, éditions Wiley, non traduit en français).

ASSURANCES EN TOUS GENRES

Dans ce contexte, explique le journal, les jeunes pousses chinoises de la fintech ont donc eu tout le loisir de se développer auprès des particuliers. Ainsi, ZhongAn, qui a récemment réussi à lever 1,5 milliard de dollars à la Bourse de Hongkong, affirme avoir vendu quelque 8 milliards de polices d’assurance à plus de 500 millions de clients en seulement trois ans d’existence. Rien d’étonnant quand on sait que son champ d’expertise va de l’assurance contre le retard d’un avion à la perte ou au bris d’un téléphone intelligent, en passant par… la gueule de bois après un match de la Coupe du monde!

La compagnie table sur l’utilisation des nouvelles technologies pour simplifier les procédures et gagner en efficacité, précise encore Le Monde, avec, notamment, l’utilisation de l’intelligence artificielle pour détecter si des photos d’accidents qui lui sont envoyées ont été ou non falsifiées. « ZhongAn n’est pas révolutionnaire, mais elle offre un service simple et tourné vers les clients, c’est déjà beaucoup par rapport aux acteurs traditionnels, chez qui la moindre démarche est un enfer », relève Shaun Rein.

Le top 10 du classement de KPMG

  • Ant Financial, branche financière d’Alibaba (Chine)
  • ZhongAn, assurances (Chine)
  • Qudian, prêts en ligne (Chine)
  • Oscar, assurances (États-Unis)
  • Avant, prêts en ligne (États-Unis)
  • Lufax, prêts en ligne et gestion de fortune (Chine)
  • Kreditech, banque numérique (Allemagne)
  • Atom Bank, banque numérique (Royaume-Uni)
  • JD Finance, prêts en ligne (Chine)
  • Kabbage, prêts en ligne (États-Unis)

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