La CIBC veut réduire la taille de son personnel

Par La rédaction | 18 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Jerome Cid / 123RF

Les banques continuent de réduire la taille de leurs effectifs. CIBC et BMO souhaitent toutes deux la diminuer d’environ 5 %. Après une pause pendant la pandémie de COVID, CIBC aurait d’ailleurs repris ses mises à pied récemment, selon des sources anonymes au courant des plans de l’entreprise, rapporte Bloomberg.

La porte-parole de CIBC, Trish Tervit, n’a pas immédiatement souhaité répondre aux allégations de Bloomberg. Le média économique a notamment rapporté que les gestionnaires de portefeuille Nicholas Leach, Robert Gignac et Brian See, ainsi que les traders Bryan Trudel et Craig Wilson, auraient quitté la banque la semaine dernière. Les analystes Oscar Cabrera et Daine Biluk, qui couvraient respectivement les secteurs des métaux et du pétrole, sont également partis.

En février dernier, le directeur en chef des finances de CIBC, Hratch Panossian, admettait déjà lors d’un appel-conférence, dont les propos avaient notamment été rapportés par le Financial Post, que l’entreprise souhaitait se départir d’environ 5 % de ses employés. Cela représente quelque 2 200 travailleurs. Les licenciements avaient été suspendus pendant la pandémie, mais semblent donc maintenant reprendre. 

TENDANCE GÉNÉRALISÉE

La restructuration à CIBC s’inscrit dans un mouvement généralisé parmi les banques canadiennes. En décembre, BMO avait annoncé les licenciements les plus massifs des 15 dernières années, évoquant également une réduction éventuelle de 5 % de son effectif. CBC rapportait alors que cela représentait environ 1 500 postes au Canada et 775 aux États-Unis, pour un total de 2 275.

CIBC et BMO se trouveraient toutes deux environ à la moitié de leur objectif de 5 %. En effet, elles auraient toutes deux licencié environ 1 000 travailleurs entre janvier et juillet 2020, ce qui représente 2,5 % des effectifs de CIBC et 2,7 % de ceux de BMO. En juillet, les deux institutions comptaient respectivement 43 952 et 44 016 travailleurs.

PAS PLUS ROSE AILLEURS

Les banques canadiennes ne sont pas les seules à vouloir alléger leurs effectifs. De grandes banques américaines ont recommencé à envisager la possibilité d’un élagage, après s’être engagées à ne pas le faire en 2020 à cause de la pandémie. 

À la fin août, Reuters révélait que des banques comme Morgan Stanley et Bank of America Corp. envisageaient une réduction de 5 à 10 %. Les mises à pied toucheraient surtout les secteurs des technologies, des ressources humaines et des finances, selon Alan Johnson, un consultant de la firme Johnson Associates.

En juillet, une centaine d’employés de JP Morgan Chase & Co affirmaient sur les médias sociaux avoir perdu leur emploi. Wells Fargo a aussi recommencé les mises à pied en août, après avoir pris une pause depuis mars. 

D’autres grandes banques comme Standard Chartered PLC et HSBC Holdings PLC se sont départies de plusieurs centaines d’employés cette année. La BBC rapportait récemment que HSCB reprenait sa restructuration, qui coûtera 35 000 postes. Près de 15 % des 230 000 employés de la banque risquent donc d’être touchés.

VALEURS EN BAISSE

Il faut dire qu’entre décembre 2019 et août 2020, les principales banques mondiales ont perdu environ 635 milliards de dollars américains, selon Buy Shares. Wells Fargo a vu sa valeur en Bourse décliner de 56 %, alors que la banque espagnole Banco Santander a vu la sienne baisser de 46 %. 

Dans le cas de Wells Fargo toutefois, la COVID-19 n’est pas la seule responsable. La Réserve fédérale lui a imposé certaines restrictions qui ont fait mal à son bilan, en raison des scandales dans les pratiques de vente qui ont éclaboussé la banque américaine il y a quatre ans. 

Même Warren Buffett s’est détourné des banques au deuxième trimestre, c’est tout dire! Son fonds Berkshire Hathaway a vendu 86 millions d’actions de Wells Fargo, 35,5 millions d’actions de JP Morgan et une part importante de sa participation dans PNC Financial Services. Il a aussi complètement délaissé Goldman Sachs.

La rédaction