La croissance précipitera-t-elle une hausse des taux d’intérêt?

Par La rédaction | 5 septembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La croissance canadienne a pulvérisé les attentes au deuxième trimestre en pointant à 4,5 %, selon Statistique Canada. La Banque du Canada pourrait y voir le feu vert pour augmenter les taux d’intérêt, avancent certains économistes dans le Financial Post.

En moyenne, selon Thomson Reuters, les économistes canadiens s’attendaient à une croissance économique de 3,7 % pour le deuxième trimestre de 2017. Prudents, ils prévoyaient un ralentissement de la croissance à la fin de cette période.

Au final, même le mois de juin aura été propice à l’économie canadienne, et ce, malgré un ralentissement du secteur immobilier entraîné par l’introduction de mesures visant à refroidir les marchés de Toronto et Vancouver. Les ménages canadiens, dont les dépenses ont augmenté de 4,6 %, sur une base annuelle, au deuxième trimestre, ont fortement alimenté cette croissance, selon la Presse Canadienne. L’activité pétrolière et gazière, de même que les secteurs de la fabrication, de la vente aux détail et de la construction ont ainsi tous affiché de solides rendements.

Les analystes en ont pris bonne note. La BMO, par exemple, a rehaussé ses perspectives de croissance à 3,1 % pour l’année et à 2,5 % pour le troisième trimestre.

UNE HAUSSE DES TAUX EN SEPTEMBRE?

La banque CIBC a une autre prédiction dans sa boule de cristal. Il ne serait pas étonnant, selon elle, que cette forte croissance incite la Banque du Canada à hausser son principal taux directeur dès cette semaine. En juillet dernier, elle avait relevé son taux légèrement, pour la première fois en sept ans.

À en croire l’activité des marchés, tout le monde ne partage pas l’avis de la CIBC. Le consensus semble plutôt être que la Banque du Canada n’annoncera pas de hausse avant sa rencontre du 25 octobre.

Notons que le marché à terme évaluait les chances d’une hausse du taux d’intérêt le 6 septembre à 25,6 % avant que le taux de croissance du deuxième trimestre ne soit révélé. La cote n’avait que légèrement augmenté, à 33,4 %, à la suite de l’annonce.

MARGE DE MANŒUVRE

La relative faiblesse de l’inflation au Canada et la force actuelle du dollar donnent des arguments à ceux qui croient que la Banque du Canada patientera un peu avant de remonter son taux, a confié au Financial Post l’économiste en chef de BMO Groupe financier Douglas Porter. Cependant, la force de l’économie rend une hausse à peu près certaine dans les prochains mois.

C’est aussi l’avis de Desjardins. La forte croissance de l’économie canadienne devrait pousser les autorités monétaires à poursuivre leur remontée des taux. « Si la porte n’est pas fermée à une hausse dès septembre, il est plus probable que la faiblesse de l’inflation puisse permettre à la Banque du Canada de patienter jusqu’en octobre, lorsque la mise à jour de son Rapport sur la politique monétaire sera publiée. » Il y sera alors plus facile de voir si le bel élan de l’économie canadienne s’est maintenu au cours du troisième trimestre.

Reste à voir si la Banque du Canada se montrera patiente ou se laissera emporter par l’enthousiasme généralisé autour de la vigueur de l’économie du pays.

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