La Deutsche Bank inquiète

Par La rédaction | 24 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Tour à bureau de la Deutsche Bank à Amsterdam.
Photo : joeppoulssen / 123RF

Les investisseurs « doutent » aujourd’hui de plus en plus de la capacité de la Deutsche Bank de retrouver un équilibre et de renouer avec les profits, rapporte Reuters.

La plus importante banque allemande a en effet annoncé mercredi une série de mauvais résultats, avec notamment une dégringolade de 65 % de son bénéfice net au troisième trimestre, et elle anticipe désormais une contraction de son revenu annuel. Cette situation a d’ailleurs entraîné un énième recul de son titre en Bourse, qui a perdu 43 % de sa valeur depuis le début de l’année, souligne l’agence de presse.

Actuellement en pleine restructuration, la Deutsche Bank ne cesse d’accumuler les déboires, ajoute-t-elle. Au cours de ces derniers mois, l’institution financière a ainsi vécu un remaniement imprévu de sa haute direction, l’abaissement de sa note de crédit par l’agence Standard & Poor’s et l’échec de sa filiale américaine aux tests de résistance (stress tests) menés par la Réserve fédérale.

SUCCESSION DE MAUVAISES NOUVELLES

Malgré cette succession de mauvaises nouvelles, l’établissement bancaire assure avoir la capacité de redevenir rentable dès cette année. « Nos coûts sont maîtrisés et nous disposons de suffisamment de fonds propres pour nous développer. Nous sommes sur la bonne voie pour être rentables en 2018, et ce, pour la première fois depuis 2014 », soutient notamment Christian Sewing, président du directoire du groupe allemand.

Interrogé par Reuters, le directeur du cabinet de conseil en gestion Opimas, Octavio Marenzi, juge cependant qu’« il est difficile de trouver quelque chose de positif dans les derniers résultats de la Deutsche Bank, puisque cela a été faible dans tous les secteurs d’activité ».

Le trimestre écoulé a en effet montré « un manque persistant de dynamisme » dans l’activité de trading, et ce, « dans un contexte de moindre volatilité », relève Reuters, qui ajoute que « les revenus tirés de la division taux fixes, habituelle vache à lait du groupe, ont reculé de 15 % », à l’instar de ceux de la vente d’actions sur les marchés.

PLUS DE 7 000 EMPLOIS SUPPRIMÉS

Dans une récente analyse, JP Morgan se dit également « préoccupée par l’incapacité de la Deutsche Bank » à redresser la barre dans des secteurs vitaux pour elle, tels que les taux fixes et la vente d’actions sur les marchés.

« Nous ne sommes pas encore parvenus à nous redresser en termes de revenus », reconnaît d’ailleurs Christian Sewing dans une note adressée aux employés de la banque dont Reuters s’est procuré une copie. Entré en fonction au printemps dernier, le dirigeant est en train de procéder à un vaste « dégraissage » des effectifs avec la suppression annoncée de plus de 7 000 postes d’ici la fin de 2019, sur un total d’environ 95 000 pour l’ensemble du groupe.

La rédaction