La face cachée des portefeuilles de placement

Par La rédaction | 11 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La série télé suisse Aujourd’hui, diffusée sur RTS Un, a récemment suivi les trace de la jeune pousse Finetika, qui s’est donné pour mission de décortiquer les portefeuilles d’action et d’en révéler la face cachée. Un véritable plaidoyer pour l’investissement socialement responsable et écologique, rapporte Bilan.ch.

Frais cachés, qualité des titres, éthique des entreprises émettrices d’actions, rien n’échappe à Finetika. Anthony Chatelanat, son fondateur, offre une analyse d’un portefeuille d’actions et des outils pour en améliorer la performance. « Non seulement les frais de gestion varient du simple au quadruple selon la structure choisie, mais l’argent de votre portefeuille ou de votre caisse de retraite est peut-être placé dans des sociétés qui ne respectent ni les conventions signées par la Suisse ni les règles d’éthique », souligne l’entrepreneur.

MAUVAIS POUR LE RENDEMENT

Il est d’avis que cela n’est pas qu’une question morale. Pour les investisseurs, les risques à la performance seraient bien réels. « Les sociétés qui ont un impact négatif sur l’environnement et la société ont clairement un risque financier [quant à] leur rentabilité à long terme », soutient-il. Dommage à la réputation de l’entreprise, amendes, taxes et sanctions ou encore boycott de la population peuvent diminuer le rendement d’une action à très court terme.

Pas besoin de chercher bien loin pour comprendre cette dynamique. En 2010, l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique a sali la réputation de BP, en plus de lui coûter près de 55 milliards de dollars en amendes et règlement de poursuites. Un montant qui continue de grimper. L’entreprise a déboursé un autre 3 milliards en paiement d’amende pendant le trimestre en cours. L’action de BP, qui avait perdu 54 % de sa valeur entre le 20 avril et le 25 juin 2010, n’a toujours pas retrouvé sa valeur d’avant l’incident, rappelait récemment Investing News. Son action s’échangeait alors à 59 dollars américains (75 $ CAN), alors qu’en date du 9 août elle valait 36,16 dollars américains (46 $ CAN).

Le vendredi 4 août, l’action de Wells Fargo a baissé de 2,6 % après des révélations du New York Times selon lesquelles plus de 800 000 clients ayant contracté un prêt auto avec la banque s’étaient vu facturer une assurance dont ils n’avaient pas besoin. La banque se débat toujours avec les retombées du scandale des ouvertures de compte et ventes de produits à l’insu des clients, mis au jour en 2016, qui lui a coûté plus de 235 millions de dollars en amendes en plus de plomber la valeur de son action.

LES VALEURS SÛRES DE DEMAIN

Par ailleurs, le fondateur de Finetika croit que les Y préfèrent miser sur des entreprises qui ont des valeurs, de l’éthique et qui respectent le développement durable et l’environnement. Cela pourrait provoquer une baisse de la demande pour les produits d’une industrie ne respectant pas ces normes, ce qui fait apparaître un risque de rentabilité à long terme. L’une des avenues privilégiées par Finetika est, par exemple, la décarbonisation du portefeuille, laquelle permettrait au client de participer à la transition énergétique tout en bonifiant sa performance.

On l’a compris, Finetika n’a pas mis le mot éthique dans son nom par hasard. La start-up se positionne directement dans la mouvance de l’investissement éthique et durable, tout comme la série télé de la RTS, dont le présentateur s’intéresse de près aux entreprises romandes (suisses francophones) axées sur le développement durable.

« C’est une vraie prise de conscience, a précisé l’animateur à la journaliste de Bilan. J’ai surtout compris que les fonds écologiques et éthiques ont une plus grande probabilité de rendement que les autres. Finetika montre ainsi qu’un portefeuille peut performer avec du durable. »

Pour les intéressés, l’émission sera diffusée le 18 août à 13 h 05, heure de la Suisse (7 h 05 heure du Québec). Elle sera ensuite disponible sur le site Web de la chaîne.

La rédaction