La Fed gardera le cap, selon Desjardins

Il faut s’attendre à une nouvelle remontée des taux de la part de la Banque centrale américaine (Fed) dès juin, prédit Desjardins dans une récente étude économique.

Lors de sa dernière réunion, qui s’est tenue le 2 mai, la Fed a gardé le taux d’intérêt cible des fonds fédéraux entre 1,50 % et 1,75 %.

Dans un communiqué de presse, la banque centrale a rappelé que son mandat était de stimuler l’emploi et d’assurer la stabilité des prix. Elle maintient donc sa politique jugée « accommodante » afin de soutenir un marché de l’emploi vigoureux et d’atteindre la cible d’inflation de 2 %.

PAS DE SURPRISE

Rien qui n’ait fait sursauter les analystes de Desjardins. Ceux-ci rappellent que depuis le début de la remontée des taux en 2015, les décisions importantes à ce sujet ont toujours été réservées aux réunions trimestrielles de mars, juin, septembre et décembre.

Le marché ne s’attendait pas non plus à de forts mouvements. Le marché à terme n’accordait qu’une probabilité de 4,6 % à un relèvement des taux. Parmi les 93 prévisionnistes sondés par Bloomberg, deux seulement voyaient venir une hausse. On imagine bien le succès qu’ils auraient eu s’ils avaient visé dans le mille!

ÉCONOMIE VIGOUREUSE

La décision de la Fed tient en grande partie aux indicateurs économiques. Le marché du travail est resté fort depuis mars et le rythme économique est modéré, mais demeure positif. Le taux de chômage était à 3,9 % en avril, son plus bas niveau depuis 17 ans, selon le département du Travail des États-Unis.

Les investissements des entreprises sont demeurés importants alors que les dépenses des ménages ont un peu ralenti, mais pas assez pour inquiéter la Fed. L’inflation se rapproche de 2 %, mais les attentes du marché quant à une éventuelle hausse demeurent basses.

CE N’EST QU’UN RÉPIT

Le communiqué de la Fed prédit toutefois que les « conditions économiques évolueront en un sens qui justifiera des augmentations graduelles des taux des fonds fédéraux ».

Cela fait dire à Desjardins qu’une hausse de 25 points de base en juin est presque assurée, bien que la Fed n’ait pas indiqué que les perspectives économiques s’étaient améliorées, ce qu’elle avait soutenu en mars.

La coopérative anticipe un rebond de la croissance au printemps. La vigueur du marché de l’emploi et l’atteinte des cibles d’inflation lui font prévoir une reprise de la remontée des taux cet été.

Mais la Fed s’arrêtera-t-elle là? Lors de sa réunion précédente, elle évoquait deux hausses en 2018, probablement en juin et septembre, mais laissait entendre qu’il ne faudrait pas s’étonner d’en voir une troisième, rappelle Desjardins. La prochaine réunion, en juin, pourrait offrir plus d’éclaircissements.

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