La Fed pourrait relever ses taux avant la fin de l’année

Par La rédaction | 26 mars 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La banque centrale américaine relèvera « probablement » ses taux directeurs avant la fin de cette année, bien que des « incertitudes considérables » entourent encore l’importance de cette hausse, selon son vice-président.

Dans un discours prononcé à New York en début de semaine, Stanley Fischer a estimé que cette hausse, la première depuis l’éclatement de la crise financière en 2008, se justifiera sans doute en raison, notamment, de la baisse du chômage aux États-Unis.

Aucune date précise d’annoncée

Depuis plus de six ans, la Fed maintient ses taux directeurs proches de zéro pour soutenir la reprise. Toutefois, rapporte l’Agence France-Presse, elle a récemment déclaré qu’une hausse pourrait être décidée au cours des prochains mois si l’économie américaine continuait à se redresser.

Le 18 mars, l’institution fédérale avait ainsi mis de côté son engagement à se montrer « patiente » avant de relever ses taux, ouvrant la voie à un début de normalisation de sa politique monétaire. Toutefois, elle s’était alors refusée à fournir davantage de précisions, notamment en matière d’échéancier.

Dans son discours, Stanley Fischer ne s’est pas montré plus précis, se bornant à indiquer que « le relèvement arrivera quand les gains attendus d’une hausse des taux dépasseront les coûts qui devraient en découler ».

La hausse « ne sera pas régulière »

Le numéro deux de la Fed a cependant assuré que cette hausse ne suivrait pas une trajectoire linéaire et tracée à l’avance, précise l’AFP.

Celle-ci « ne sera très certainement pas régulière, parce que l’économie rencontrera inévitablement des chocs, comme le déclin surprise des prix du pétrole ou des événements géopolitiques, qui auront des conséquences majeures en termes budgétaires et de confiance », a-t-il ajouté.

Résultat, la Fed devra s’adapter à cette situation en ajustant sa politique monétaire, au besoin même en abaissant de nouveau les taux, selon Stanley Fischer.

« Ce n’est pas une surprise »

L’annonce d’une hausse des taux à venir d’ici la fin de l’année ne constitue cependant pas une réelle surprise, estime Maurice Marchon, professeur à HEC Montréal. « D’autres dirigeants de la Réserve fédérale seraient même enclins à les augmenter plus tôt, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils seront relevés », explique-t-il en entrevue avec Conseiller.ca.

Cette situation pourrait-elle influer sur le cours des choses au pays? Pas forcément, croit l’économiste, car « la Banque du Canada mène sa propre politique monétaire et elle prendra ses décisions en fonction de l’état de l’économie nationale ».

Il n’y a « pas de corrélation automatique » entre le niveau des taux d’intérêt des deux côtés de la frontière, poursuit-il, même s’il est clair que lorsque l’économie chez nos voisins du Sud va bien, « nous en bénéficions ici, puisque cela augmente la croissance de nos exportations ».

Facteurs négatifs sur l’économie canadienne

Cela dit, souligne Maurice Marchon, « il ne faut pas oublier que d’autres facteurs négatifs pèsent sur l’économie canadienne, notamment le fait que la baisse du prix du pétrole a reporté les investissements dans le secteur énergétique et frappé de plein fouet l’Alberta et tout l’Ouest ».

Sa conclusion? « Si la situation économique ici s’améliore, il est clair que les taux d’intérêt devront commencer à être de nouveau augmentés. »

5 facteurs qui pourraient convaincre la BdC d’abaisser ses taux

Desjardins Études économiques a publié mardi une liste de 5 facteurs qui pourraient influencer la Banque du Canada a abaisser de nouveau ses taux.

Si la conjoncture se conforme au scénario formulé par la BdC, indique Desjardins, tout laisse croire qu’elle pourrait laisser ses taux inchangés, et ce, probablement jusqu’à l’an prochain. L’étude, réalisée par l’économiste principal de l’institution, souligne toutefois que, dans le contexte actuel, on ne peut écarter un scénario de nouvelle(s) baisse(s) des taux vu ces 5 facteurs de risque :

  • Une baisse supplémentaire du prix du pétrole;
  • Un choc des revenus plus prononcé;
  • Une correction immobilière généralisée;
  • Un rééquilibrage trop lent des sources de croissance;
  • Un important ralentissement de l’économie américaine.


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