La fin du rêve américain?

Par Laurence Hallé | 25 avril 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le rêve américain a perdu un peu plus de son éclat, mercredi, avec la publication d’une étude du Luxembourg Income Study sur l’état de la classe moyenne américaine. Longtemps la plus riche du monde, elle a récemment été détrônée par sa voisine du nord, rapporte le quotidien The New York Times.

En 2010, les revenus après impôts de la classe moyenne canadienne avaient comblé l’écart enregistré pendant les années 2000 par rapport à ceux des États-Unis. Et ils les ont même surpassés au cours des quatre dernières années, précise-t-on dans l’étude.

Le revenu médian au Canada a bondi de 20 % entre les années 2000 et 2010 pour s’établir à 18 700 $. Au sud de la frontière, le revenu médian est le même et a lui aussi enregistré un gain de 20 % entre 1980 et 2000, mais il stagne depuis.

Les informations compilées par le Luxembourg Income Study remontent à 2010, mais le quotidien new-yorkais souligne que les données recueillies par différentes agences gouvernementales depuis démontrent comment le salaire au Canada s’est accru plus rapidement qu’aux États-Unis et semble désormais le dépasser.

Trois explications…

Comment expliquer un tel retournement de situation? Trois principaux facteurs figurent parmi les hypothèses avancées, à savoir le retard de la formation de travailleurs qualifiés pouvant accéder à des emplois bien rémunérés, l’explosion de l’inégalité des revenus aux États-Unis et le retrait du gouvernement dans son rôle de redistributeur de la richesse auprès des classes défavorisées de la société américaine.

Quant au produit intérieur brut (PIB) par habitant, les États-Unis conservent leur titre, ce qui s’explique par la hausse de la moyenne des revenus. Or, cette progression est maintenue par un faible pourcentage de la population la plus aisée, qui continue de s’enrichir alors que la classe moyenne fait du surplace.

Les ménages les plus riches des États-Unis paient d’ailleurs moins d’impôts que les classes aisées de beaucoup d’autres pays ce qui, conjugué à la faible redistribution de la richesse, contribue à faire de l’inégalité des revenus disponibles aux États-Unis l’une des plus élevées au monde, indique le NYT.

Laurence Hallé