La « finance de l’ombre » pèse 75 000 G$

Par Rémi Maillard | 4 novembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le système bancaire parallèle, également appelé « finance de l’ombre » ou shadow banking, ne cesse de progresser, au point qu’il « pèse » désormais quelque 75 000 G$, selon la dernière évaluation du Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board, FSB), un organisme dépendant du G20.

Le FSB le définit comme le « système d’intermédiation du crédit impliquant des entités et des activités se trouvant potentiellement à l’extérieur du système bancaire ».

En 2013, son poids s’est ainsi accru de 5 000 G$, soit une forte augmentation : +7 % sur un an (hors effet de change) dans les principales économies du globe.

Plus important que le PIB des grandes économies

La finance de l’ombre s’approche ainsi de son pic historique, à environ 120 % du produit intérieur brut des pays couverts par l’étude du FSB, comparativement aux 124 % atteints en 2007 avant la crise, relève le quotidien français Les Échos.

Au niveau mondial, les actifs de ce système parallèle, qui échappe à toute régulation bancaire, représentaient environ 25 % des actifs financiers totaux, soit approximativement la moitié des actifs du système bancaire traditionnel, précise le FSB, qui note par ailleurs que ces ratios demeurent plutôt stables depuis 2008.

À l’époque, le G20 avait demandé au FSB de réformer le système financier alors menacé par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, rappelle l’Agence France-Presse (AFP).

Les fonds alternatifs sous-estimés

La réforme du secteur bancaire traditionnel étant aujourd’hui bien engagée, les risques liés au shadow banking sont devenus l’une de ses priorités, souligne l’AFP. Au début de la crise, l’existence de cette « finance de l’ombre » avait aggravé la situation et aujourd’hui, à l’heure où les règles applicables aux banques se durcissent dans la plupart des pays, elle attire de plus en plus d’argent.

Pour accomplir sa mission, le FSB a dû commencer par évaluer l’ampleur de ce pan de la finance. En 2011, il a donc lancé un programme de suivi, réalisé annuellement. D’après le suivi effectué l’an dernier, les sociétés fiduciaires et autres fonds d’investissement sont les sous-secteurs qui ont enregistré la croissance la plus importante.

En revanche, précise le Conseil, les fonds alternatifs (hedge funds) restent sous-estimés dans son évaluation.

Aux États-Unis et en Europe

Globalement, les deux tiers du shadow banking concernent la zone euro et les États-Unis, avec 25 000 G$ chacun. Le Royaume-Uni arrive en troisième position (9 300 G$, soit 12 % du total), suivi par la Chine (4 %).

Les travaux sur le système bancaire parallèle font partie des priorités de l’organisme pour le sommet du G20, qui se déroulera à la mi-novembre à Brisbane, en Australie.

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Rémi Maillard

Journaliste multimédia. Santé, environnement, société, finances personnelles. Également intéressé par les affaires publiques, les relations internationales, la culture… Passionné de cyclisme.