La finance islamique, facteur de stabilité économique?

Par La rédaction | 13 novembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Lors d’une conférence qui se tenait mercredi au Koweït, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a ainsi souligné qu’en offrant des contrats de partage des bénéfices et des pertes, les banques islamiques permettaient d’atténuer le risque de contagion dans le cas d’une crise du secteur bancaire, rapporte l’AFP.

« La finance islamique peut en principe devenir un facteur de stabilité financière, car le partage du risque réduit le ratio d’endettement et les échanges sont adossés à des actifs tangibles donc entièrement garantis », a expliqué Christine Lagarde.

La finance islamique interdit en effet la spéculation, l’intérêt, les transactions concernant les produits financiers à haut risque, ceux considérés comme illicites tels les jeux de hasard notamment, et les ventes à découvert.

« Ceci implique une plus grande capacité d’absorption des pertes de capital, qui est l’un des objectifs clés de la nouvelle réforme de la réglementation (bancaire) mondiale », a précisé Mme Lagarde, ajoutant que pour que la finance islamique puisse donner tout son potentiel, elle devra augmenter le nombre de ses clients, uniformiser les normes et améliorer le cadre réglementaire. Dans cette optique, le FMI compte s’impliquer davantage en apportant notamment une aide analytique.

40 MILLIONS DE CLIENTS

La finance islamique a dépassé la barre des 2 000 milliards de dollars cette année. Près de 40 millions des quelque 1,6 milliard de musulmans à travers le monde en sont clients et sa popularité ne cesse d’augmenter.

Le gouverneur de la Banque centrale du Koweït, Mohammad al-Hachel, a pour sa part indiqué que la finance islamique représentait un système basé sur des principes solides et une justice sociale, et qu’il est de ce fait susceptible de stimuler la croissance, créer des emplois et réduire la pauvreté et les inégalités.

Il a en outre souligné que ce système canalisait les crédits vers des investissements productifs socialement responsables et non vers des activités spéculatives.

L’objectif est de créer un système « éthiquement correct, socialement juste, financièrement stable et économiquement productif », a-t-il résumé.

Responsables et experts reconnaissent cependant que le secteur a besoin d’une plus grande régulation qui soit uniforme pour tous les marchés.

Le président de la Islamic Development Bank, basée à Jeddah en Arabie saoudite, Ahmad Mohamed Ali, estime quant à lui que le principal obstacle est l’absence d’une mégabanque islamique et le manque d’instruments suffisants pour gérer les liquidités d’une manière efficace.
La rédaction vous recommande :

La rédaction