La fraude financière fait trop de victimes

Par La rédaction | 4 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : 123RF

L’Autorité des marchés financiers (AMF) rapporte qu’en 2018, les victimes de fraudes financières l’ayant contactée ont perdu des sommes totalisant plus de 2,9 millions de dollars. Elle saisit l’occasion du Mois de prévention de la fraude pour mettre les Québécois en garde.

À elle seule, la plateforme de négociation en ligne FSM Smart a coûté plus de 1,2 million de dollars aux victimes. En octobre 2018, l’AMF demandait aux Québécois de ne pas répondre aux sollicitations de FSM Smart, qui n’est pas inscrite auprès d’elle et n’est pas autorisée à agir au Québec à titre de courtier ou de conseiller en valeurs. 

Les employés de la plateforme contactaient des Québécois par téléphone pour leur vanter la possibilité de toucher un revenu supplémentaire garanti grâce à l’utilisation de la plateforme MetaTrader 4. Cette plateforme est légale et très populaire. Ils utilisaient aussi le nom d’individus inscrits à l’Autorité afin de renforcer leur crédibilité. Cependant, l’argent qu’ils récoltaient n’était pas déposé dans le compte des investisseurs. FSM Smart employaient d’autres stratagèmes pour soutirer plus d’argent aux investisseurs, comme une supposée assurance pour couvrir les pertes ou un plan VIP offrant des privilèges.

UN MOIS CONTRE LA FRAUDE

Cette affaire démontre l’importance de bien effectuer ses vérifications avant d’investir, notamment par l’entremise de plateformes de négociation en ligne. On peut par exemple consulter le registre des entreprises et des individus autorisés à exercer. « Durant tout le mois de mars, nous allons sensibiliser les Québécois à l’importance de développer de bons réflexes pour prévenir la fraude financière », a annoncé Louis Morisset, président-directeur général de l’Autorité, par voie de communiqué.

L’Autorité a déjà mis en marche plusieurs activités de lutte contre la fraude. En plus de ses mises en garde régulières à l’encontre de certains individus ou de certaines firmes, elle offre aussi une liste noire de sites Web et d’entreprises qui sollicitent illégalement des investisseurs. « Nous intervenons aussi chaque fois que c’est possible pour faire cesser leurs activités sur notre territoire », précise M. Morisset.

L’AMF a par ailleurs mis en place un programme de dénonciation pour favoriser l’intervention confidentielle de lanceurs d’alerte. Il comporte notamment des mesures anti-représailles, visant à protéger l’emploi et les conditions de travail du lanceur d’alerte. 

L’Autorité surveille aussi le marché, notamment sur le Web, avec des outils et des logiciels spécialisés. Les enquêteurs sont proactifs et collaborent avec la Securities and Exchange Commission et d’autres régulateurs en valeurs mobilières à travers le monde, ainsi qu’avec des partenaires internationaux comme le FBI et Interpol, de même qu’avec les géants des technologies que sont notamment Google et Facebook.

MISER SUR LA PRÉVENTION

Comme il vaut mieux prévenir que guérir, l’Autorité s’investit aussi du côté de la littératie financière. Elle cherche à informer les Québécois afin qu’ils reconnaissent, évitent et dénoncent les pratiques frauduleuses. Ces activités la mèneront d’ailleurs à intervenir auprès des étudiants inscrits au cégep afin de les sensibiliser aux pièges que peuvent receler les plateformes d’investissement en ligne. La tournée Finance$ : déjoue les pièges! se déroulera de 2019 à 2021. D’autres équipes se chargent plutôt d’intervenir auprès des aînés, par exemple au Salon Carrefour 50 ans + de Montréal, du 22 au 24 mars. 

Les investisseurs peuvent aussi consulter la page du site Web de l’AMF consacrée à la fraude financière. On y trouve une foule de renseignements sur les traquenards les plus courants, ainsi que des conseils pour les éviter. Parce qu’un investisseur averti en vaut deux!

La rédaction